Il sera construit en préfabriqué sur le site archéologique, actuellement en restauration La ville littorale de Tigzirt aura, dans les prochaines semaines, son musée des antiquités qui sera construit sur le site archéologique. Ce lieu de conservation de pièces et objets datant des plus anciennes périodes historiques de l'Afrique du Nord, permettra de faire connaître la richesse de cette ville aux visiteurs nationaux et étrangers. En effet, après des décennies d'abandon, le site de l'antique Omnium, actuellement Tigzirt, a connu des travaux de restauration initiés par la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou. Parmi ces grands chantiers qui sont toujours en cours, figure ce musée qui sera certainement d'un grand apport vu la diversité de ce patrimoine. La cité antique n'englobe pas uniquement des vestiges de la présence romaine. Bien avant, les Phéniciens avaient installé des comptoirs sur un littoral long de quarante kilomètres. Après la chute de l'Empire romain, ce sont les Vandales qui lui succéderont avant que le passage byzantin et arabe ne vienne enrichir l'histoire de Tigzirt. Aux côtés du site du casernement romain situé au centre de l'actuelle ville, d'autres sites sont éparpillés dans plusieurs localités avoisinantes. La présence romaine a laissé encore des traces dans la localité de Taksebt dans la commune d'Iflissen ainsi qu'à Tala N'chbiha située à quelque trois kilomètres de là. A Sidi Khaled, ce sont des fontaines, datant de la même période, qui sont toujours présentes. A quelques kilomètres de la ville de Tigzirt, Tifra garde encore jalousement des ruines romaines et des transcriptions libyques et tifinaghes qui témoignent de l'activité des populations berbères. Cette présence le long d'une longue période historique qui s'étend de l'Antiquité jusqu'au Moyen-Age, a permis aux chercheurs de découvrir des objets d'une valeur historique inestimable. Parmi les plus récentes et plus importantes découvertes, il est mentionné trois pièces de monnaie datant de la période musulmane. Une autre oeuvre artistique qui témoigne du passage des Phéniciens est venue enrichir le catalogue archéologique de Tigzirt. C'est une statuette en or du dieu Tanit symbolisant la prospérité chez les Phéniciens. Ainsi, la présence de ce musée permettra aussi aux chercheurs d'avoir accès à l'histoire antique de la région marquée par la présence de plusieurs civilisations méditerranéennes. Cette richesse du patrimoine ne signifie pas cependant l'effacement de la présence autochtone. Si les Romains, pour assurer leur présence, ont érigé des casernements et des postes avancés, ce sont les Berbères qui en feront des villes. En effet, après le casernement de Tigzirt qu'utilisait la cavalerie romaine, l'histoire témoigne que c'est Septime Sévère, le gouverneur romain d'origine berbère, qui transformera cette ville commerçante. Il fera construire des lieux de culte, de sports, de commerce. La présence française quant à elle, sera d'un apport considérable sur le plan scientifique mais laissera un désastre sur le plan archélogique. Les objectifs militaires primeront les fins scientifiques. A côté du travail des archéologues, l'armée française y établira un aéroport militaire en ensevelissant une grande partie du site. L'administration, pour sa part, construira l'actuelle Tigzirt sur plus de 80% de la ville de Septime Sévère.