Le train ne sifflera pas pour des retards que les responsables du projet imputeront aux intempéries. La visite de travail du ministre des Transports Amar Tou, dans la wilaya de Tizi Ouzou, hier, aura révélé des retards énormes dans la réalisation des projets lancés depuis des années. Ni le train attendu à Oued Aïssi, ni la gare multimodale de Kef Naâdja, ni les gares intermédiaires n'ont été mis en service dans les délais fixés. Les citoyens qui souffrent le martyre de l'absence de transport, vont hélas devoir attendre encore. Après la joie de l'annonce d'une voie ferrée qui ira jusqu'à Azazga, aujourd'hui, les pouvoirs publics éprouvent les plus grandes difficultés à réceptionner la partie déjà existante et qui n'a besoin que de réaménagement. Ainsi, la gare multimodale de Kef Naâdja, étape importante, d'une part, pour le projet de liaison de la voie ferrée reliant la wilaya de Tizi Ouzou à la capitale, accuse des retards considérables dans sa réalisation. Attendu pour décembre dernier, le train ne sifflera donc pas pour des retards que les responsables du projet imputeront aux intempéries. Et, pour booster la cadence, un délai est fixé pour la fin des travaux de la voie ferrée qui reliera Tizi Ouzou à Oued Aïssi jusqu'au 30 mai prochain. Les travaux de réalisation des gares intermédiaires, de leur côté, ont accusé un retard énorme. Prévus pour être réceptionnés en fin d'année 2008, ceux-ci en sont encore aux terrassements. Les responsables assureront, toutefois, qu'en l'absence d'intempéries, la fin des travaux coïncidera avec la réception de la voie ferrée. Au niveau du siège temporaire de l'Entreprise du transport urbain de la wilaya de Tizi Ouzou, les 25 bus de l'Etuto ont donc fait leur premier tour symbolique dans les différentes stations aménagées à cet effet, hier. Cette entreprise publique de transport a, toutefois, enregistré un retard considérable par rapport aux quatorze autres lancées dans différentes wilayas du pays. Pour mieux apercevoir les lenteurs dans la réalisation, il suffit de savoir que le siège de l'Etuto n'est autre que celui de l'ex-Edipal (Entreprise nationale de distribution de produits alimentaires). Le ministre annoncera que l'entreprise recevra aussi cinq autres bus qui n'attendent que la fin des travaux de réalisation du parc qui lui aussi est encore en chantier. Toutefois, la réalisation des quatorze Epic de transport en plus des sept autres créés cette semaine, pose un autre problème aux pouvoirs publics. Amar Tou avouera que ses services ne sont pas encore parvenus à déterminer les tarifications adéquates afférentes au pouvoir d'achat des Algériens. A la fin de sa visite dans la wilaya de Tizi Ouzou, le ministre évoquera les circonstances dans lesquelles a été lancé le transport privé de voyageurs. Il dira, à cet effet, que c'est à un moment de crise aiguë que les pouvoirs publics ont eu recours à l'initiative privée pour combler un vide laissé par le secteur public en difficulté. La précipitation qui a émaillé cette démarche engendrera les dysfonctionnements actuels et l'anarchie qui règne dans le secteur. Il reconnaîtra également que les responsabilités incombent essentiellement aux directions locales. Beaucoup de silence et de flou règnent dans la gestion et l'organisation du transport. C'est donc, afin de juguler ce malaise que l'Etat veut relancer les moyens de transport publics, plus fiables et plus faciles à organiser. Et c'est à cet effet qu'un fonds de promotion du transport collectif a été créé. Enfin, la visite du ministre aura mis en évidence que la gestion à l'échelle locale est très importante. C'est en grande partie d'elle que dépendent les délais dans la réalisation.