Malgré les efforts fournis en matière de prise en charge par les programmes de l'action sociale, le handicapé reste marginalisé sans l'aménagement des lieux publics. Sous le slogan «Pour une solidarité agissante», et sous le patronage de M. le wali de la wilaya de Béjaïa, la direction de l'action sociale de la wilaya de Béjaïa a célébré la Journée nationale des handicapés en organisant une journée «portes ouvertes» sur l'action sociale au profit des handicapés à la Maison de la culture en collaboration avec la direction de la jeunesse et des sports et la participation des directions de la formation et de l'éducation, notamment. Plusieurs associations de handicapés ont pris part à cette journée «portes ouvertes». En outre, selon les chiffres avancés et recensés par la direction sociale, la wilaya de Béjaïa compte 16.166 handicapés dont 4729 handicapés moteur, 8533 handicapés mentaux et 1662 aveugles, 1600 sourds-muets et quelque 191 tous types de handicaps, soit des personnes qui ont deux à trois handicaps au minimum. En somme, des chiffres officieux qui restent, selon une source de la DAS, en deçà de la réalité compte tenu de son caractère tabou. Handicapé moteur, Abderah-mane Kassa demeure une figure de proue dans l'activité et la prise en charge des handicapés. Membre fondateur dans l'activité sportive et sociale de la wilaya de Béjaïa, il revient sur la situation des handicapés. L'Expression: Quel sentiment ressentez-vous en cette Journée nationale en votre qualité de handicapé actif? Abderahmane Kassa: Pour moi, c'est une journée comme toutes les autres. Pis encore, on nous fait rappeler notre handicap beaucoup plus. Sinon, dans l'action en elle-même, c'est la médiatisation et la vulgarisation qui sont importantes dans le sens de rappeler au reste de la société qu'il y a des gens qui souffrent. Vous ne participez pas à cette journée, pourquoi? Personnellement, cela fait plus de cinq ans que j'ai arrêté d'activer, sans pour autant me détacher complètement. Et ceci par manque de motivation. Rester au stade des célébrations soit le 14 mars pour la Journée nationale ou le 3 décembre pour la Journée internationale, ne m'intéresse pas, car le handicapé souffre à longueur d'année. Malgré les dernières augmentations et autres programmes de la DAS? Que peut faire un handicapé avec 4000 dinars qu'il perçoit en général chaque cinq à six mois. Hormis les médicaments qui sont pris en charge, plusieurs handicapés souffrent en matière de visites médicales et autres analyses. Et sur le plan moral, c'est une autre affaire plus dramatique. C'est-à-dire? Le handicapé est toujours mal considéré. On manque de considération à tous les niveaux, notamment au niveau des administrations en dépit des propagandes folkloriques et autres campagnes menées tambour battant. Nous devons passer au stade de l'application et la création d'un véritable cadre juridique qui protège le handicapé. Quel est le remède? Nous demandons plus de considération, notamment dans l'accessibilité aux lieux publics par l'aménagement de rampes adéquates. Je profite pour lancer un appel aux autorités nationales et locales pour la prise en charge réelle des problèmes des handicapés et leur insertion dans le monde du travail et de la société, en général.