Le continent africain «subit» les conséquences sans «émettre» de gaz. «La météo au service du développement durable» tel est le thème sous lequel sera célébrée, lundi prochain de par le monde et en Algérie, la Journée mondiale de la météorologie. C'est précisément en fonction de cette date qu'une conférence-débat sur ce thème a été organisée hier au Centre de presse d'El moudjahid. Si le thème de la Journée mondiale change chaque année, il caractérise au fil des ans les préoccupations majeures de 187 pays membres de l'Organisation mondiale de la météorologie (OMM). Cette journée commémore l'entrée en vigueur, le 23 mars 1950, de la convention de l'OMM (Organisation mondiale de la météorologie) portant sa création. Elle est devenue une institution spécialisée des Nations unies en 1951. Le directeur général de l'Office national de la météorologie (ONM), Ferhat Ounnar, a axé son intervention sur le phénomène du changement climatique et des catastrophes naturelles observé lors des deux décennies précédentes. Présentant les différentes et nombreuses missions de l'ONM, Ounnar a souligné l'importance de la «surveillance des changements climatiques» découlant du travail de traitement des informations mondiales et leur exploitation avant une diffusion régulière en direction des utilisateurs dans nombre de domaines économiques. Il citera notamment les secteurs de l'agriculture, de la pêche, de la navigation maritime et aérienne. Il est à relever que ce dernier secteur était le seul client de l'ONM auparavant. Aujourd'hui, l'impact des informations «météo» sur certains secteurs économiques, comme l'environnement, l'agriculture, la pêche...n'est plus à démontrer. L'autre aspect abordé par le conférencier était l'effet de serre qui menace la planète et dont la principale victime n'est autre que le continent africain qui «subit» sans «émettre» de gaz. L'Afrique dispose d'un quota d'émission de 2 tonnes alors qu'elle n'en produit qu'une seule tonne, a expliqué Mostapha Kara, directeur général de l'Agence nationale des changements climatiques (Ancc). Parmi les 6 gaz cités par le protocole de Kyoto, le dioxyde de carbone contribue à lui seul à 50% de l'augmentation de l'effet de serre. Sa durée de vie atteint plusieurs siècles!! Comme l'énergie est le «moteur du monde», une corrélation étroite existe entre l'accroissement de gaz à effet de serre et l'augmentation de la température, a indiqué M.Kara. Il a en outre averti qu'«en 2025, on parlera d'un nouveau contexte climatique qui risque d'être plus qu'alarmant au vu des observations et études réalisées à ce jour». Le conférencier a signalé qu'Oran dispose du plus grand centre régional de formation de météorologie à l'échelle africaine et 20% des étudiants inscrits sont Africains. Il a également précisé que pour améliorer les prévisions de la météorologie, toutes les régions du pays disposent des mêmes moyens que ceux de la capitale, notamment Tamanrasset. Les informations émises, notamment à l'intention de l'agriculture, sont de plus en plus précises et constituent une aide fiable et précieuse dans la décision.