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Une intrusion dans le passé de l'Andalousie
LA CLE D'IZEMIS DE KAMEL BOUCHAMA
Publié dans L'Expression le 17 - 03 - 2009

Je raconte cette épopée, à partir du Maghreb, sous l'égide de Tariq Ibn Ziyad,
Le prolifique Kamed Bouchama, à peine le souffle repris, après son dernier ouvrage Iol..Casaeréa...Cherchell nous donne une Clé d'Imzis pleine de mystère. C'est encore Cherchell qui est au coeur de ce nouvel écrit qui donne à voir l'autre visage de l'ancienne Numidie ou «Berbérie» sur laquelle M.Bouchama est intarissable.
L'Expression: Cherchell votre précédent ouvrage, à peine digéré, vous voici qui offrez à vos lecteurs une oeuvre dans le même registre Iol...Cherchell. Expliquez-nous un peu cette boulimie d'écriture?
Kamel Bouchama: Un autre ouvrage, en effet...et je suis content de l'avoir produit pour le présenter à mes lecteurs qui, du reste, l'attendaient parce que je l'ai annoncé en maintes occasions à travers mes déclarations dans les médias. Cela a donné de l'eau à la bouche aux fervents de l'Histoire qui veulent apprendre toujours davantage sur ce qu'ont été nos ancêtres et ce qu'a été notre pays dans la construction de la civilisation du Maghreb.
Ce livre sur l'Andalousie est à peu près une suite logique de celui sur Cherchell, tant certains événements, à travers quelques étapes de notre Histoire commune, s'imbriquent et se confondent. D'ailleurs, dans Iol à Caesarea à...Cherchell, je fais mention de cette période qui vit 1200 familles grenadines - chassées d'Andalousie - s'installer à Cherchell, ville de culture et d'hospitalité.
Quant à la boulimie d'écriture, eh bien, je vous réponds que ce n'est pas exactement le cas car, à part cette présente précision, c'est aussi mon rythme d'écriture qui, de toute façon, ne doit déranger personne, je l'espère...
Oui, c'est mon rythme d'écriture! Et de plus, que dois-je faire quand les journées sont longues et que les nuits sont favorables à la méditation? Que dois-je faire de tout ce temps libre et de ces idées qui me harcèlent et m'interpellent? Ne pas satisfaire cette tentation, alors que très jeune j'écrivais déjà pour rompre avec ces contradictions que je trouvais fort contrariantes et désagréables dans un régime qui se voulait égalitaire et plein d'attention pour l'ensemble des couches sociales du pays? Ainsi donc, j'écris, et ce n'est que cette forme d'expression qui me sied le plus.
La Clé d'Izemis? C'est quoi ça? Pourquoi ce titre précisément, que signifie-t-il et que raconte votre ouvrage sur cette épopée de l'Andalousie?
Ce titre est doublement symbolique, pour l'Histoire d'abord et pour moi, ensuite. En effet, pour l'Histoire, il s'agit de cette présence de huit siècles de nos ancêtres en Andalousie, représentée dans mon récit par une clé, celle de la maison de l'Albaicin, dans la Qasbah de Grenade. Pour moi, c'est une preuve irréfutable de l'origine de ma famille, et de ces milliers d'autres qui viennent de là-bas, chassées par la «Reconquista», malgré tout ce qu'ils ont réalisé dans et pour cette Andalousie dans tous les domaines de la vie, économique, social et culturel.
Le livre raconte l'Andalousie, depuis la conquête en 711 jusqu'au-delà de la chute de Grenade, le 2 janvier 1492.
Le titre est une forme de métaphore qui explique - et on le comprendra en lisant La clé d'Izemis - la relation entre le début et la fin de cette «sacrée épopée». Ainsi, j'explique qu'Izemis est le jeune Berbère qui part de Césarée (Cherchell) à la conquête d'un espace nouveau, non pas en mercenaire hégémonique, mais en bon apôtre pour propager l'Islam. Quant à la clé qui n'apparaît qu'à la fin du récit, pour dire que nous avons existé, là-bas, pendant très longtemps, elle est en fait cet objet précieux qui a fait garder, à nos parents, cet espoir de retour, après la cinglante défaite de nos ancêtres...en péninsule Ibérique. Aujourd'hui, cette clé est là; elle nous rappelle ce temps où nous avons édifié l'Andalousie, et elle réveille en nous cette nostalgie qui nous fait dire: «A part cette clé de notre maison de là-bas, que nous reste-il de l'Andalousie?»
Je raconte cette épopée, à partir du Maghreb, sous l'égide de Tariq Ibn Ziyad, en choisissant un jeune héros, Izemis (ou mimis n'Izem, le fils du lion), pour souligner la vaillance, la noblesse et le courage de ces Berbères qui ont effectué le voyage, conquis des terres et guidé les peuples qui vivaient jusque-là, sous le joug avilissant des Wisigoths.
Vous avez choisi le récit. N'était-il pas plus simple d'écrire en historien averti pour instruire le lecteur de la présence berbère dans cette partie du monde, pendant huit siècles?
Je suis tenté de vous répondre par ce qu'écrivait l'éminent Professeur Ahmed Djebbar, qui rappelait que «Le roman historique est une des portes qui permet au lecteur d'entrer dans ce monde disparu mais tellement présent par ses effets. C'est une propédeutique agréable pour se préparer à affronter l'Histoire avec un grand H. Et il était temps que des auteurs prennent des initiatives dans ce domaine [...]»
Quant à moi, je suis très à l'aise dans ce genre d'écriture qui nécessite beaucoup de recherches et d'application pour arriver à ordonner les indications dans une forme déterminée, pour comprendre ce que l'Histoire ne pourrait jamais occulter.
De ce fait, j'évoque des situations réelles dans des endroits qui existent aujourd'hui encore, après avoir existé hier, et des figures dont la perception se base sur des réalités humaines.
Cependant, je me permets, de temps à autre - étant dans le récit - de me laisser emporter par mon imagination et donner un peu plus de charme à qui veut bien en profiter. Et puis encore, comme le soulignait Antoine Gavory, dans son livre «De l'art dans la littérature»: «Après tout, l'art ne résiderait-il pas dans le fait d'embellir les réalités, de savoir rester naturel même dans l'imaginaire?».
Ainsi, ce que j'écris avec un amour transcendant, pour évoquer l'Histoire de mes ancêtres, relève de cet esprit d'engagement qui me guide dans mon travail.
Vous laissez entendre que ce sont les Berbères qui, les premiers, ont conquis la péninsule Ibérique? Pouvez-vous nous expliciter cette certitude?
C'est la réalité et je ne peux falsifier l'Histoire ou la grimer! La conquête de l'Andalousie s'est faite avec de jeunes Berbères partis de toutes les régions de notre vaste territoire, en fait de tout le Maghreb, pour répandre l'Islam en terres chrétiennes où les Wisigoths régnaient en despotes totalitaires et tyranniques. Sinon, j'écrivais en bonnes lettres, qui étaient là-bas, si ce n'était nos enfants? Est-ce les Arabes de Qoraïch ou d'El Khazradj qui ont eu l'honneur de conquérir la péninsule en ces débuts du VIIIe siècle? Non!
L'Histoire confirme qu'au début, les Arabes ne représentaient rien, sinon une minorité par rapport aux Hispaniques et aux Berbères qui constituaient la majorité de la population.
Ainsi, c'est avec les siens, les autochtones de (ce que l'on appelait) la Berbérie et je ne me trompe pas que Tariq Ibn Ziyad a entamé sa campagne d'expansion de l'Islam en Ibérie. C'est avec les siens qu'il a traversé le détroit qui prendra son nom - détroit «Djebel Tarek», devenu par contraction «Gibraltar» - et qui perpétue jusqu'à nos jours son nom et sa bravoure. Je vous donne également d'autres informations sur le sujet. J'ai écris, pour que les jeunes le sachent, que les Berbères se trouvaient bel et bien en Ibérie, bien avant l'expédition de Tariq Ibn Ziyad.
En effet, ils étaient là-bas, dans la péninsule et dans les îles Baléares, car des noms berbères existaient en bonne place.
Tarif Ibn Malik, ce jeune commandant berbère qui a été envoyé en éclaireur par le gouverneur Moussa Ibn Nouçaïr, avant la deuxième expédition qui a été dirigée par ce dernier, nous rapporte qu'une cinquantaine de toponymes trouvent leurs origines chez nous, dans notre terre de fiers Amazighs, en plus de nombreux signes qui attestent d'une forte présence berbère...
Il faut sans doute, regretter que cet aspect de l'Histoire de l'Algérie soit si peu connu, surtout peu exploré.
Avant même de parler du livre d'Histoire, il convient de constater le manque flagrant, malheureusement, d'écrits immortalisant les épopées anciennes. Il y a plusieurs raisons qui expliquent cette situation qui nous met dans une position inconfortable vis-à-vis de ce que nous projetons dans le cadre de l'éducation de nos enfants. La première raison se situe essentiellement dans cette ambiance de vide où peu d'écrits historiques incitent le lecteur à la curiosité et à mieux connaître son passé. La deuxième raison est que l'école, cellule de base de l'éducation, n'a pas encore entamé ou réussi son décollage dans la réforme du système scolaire. Tout le monde patine dans le «bricolage», malgré les voeux pieux des uns et des autres...C'est dire que la Culture dans notre pays - je l'écris avec un grand C -, est loin d'être le domaine le plus prisé et le mieux respecté, voire le domaine vital, comme dans d'autres horizons qui en font leur sacerdoce.
Sommes-nous en mesure d'écrire l'Histoire, la nôtre, aujourd'hui? Je ne le pense pas, puisqu'à chaque occasion, lorsque le débat s'ouvre sur cette question, on débouche sur les tiraillements et les hésitations, parce que l'on restreint l'écriture de l'Histoire à une période donnée, et plus particulièrement à cette période allant de 1954 à 1962. On ne voit que du côté de la guerre d'indépendance, alors que notre peuple a mené, tambour battant, depuis la nuit des temps, des luttes de libération contre les différentes interventions étrangères et en est sorti vainqueur...Ce qu'il y a de plus important, présentement, c'est que nous devons nous atteler sérieusement à restituer notre passé et son monde, à ceux qui doivent en être fiers de l'avoir comme patrimoine, car reflétant les luttes et les gloires de leurs aïeux. Notre Histoire commence depuis l'Antiquité. Elle doit être connue par les jeunes. Ainsi, mon dernier livre sur «Iol-Caesarea-Cherchell» a été accueilli avec beaucoup de plaisir. Ils ont découvert, par exemple, entre autres, qu'une toute petite ruelle, située dans un quartier populaire - signe particulier de notre ingratitude ou de notre ignorance -, porte le nom d'un Empereur romain, Macrin ou (Amokrane ou Mokrane) un enfant du plateau sud, un Berbère amazigh de Sidi-Yahia plus précisément, qui est monté sur ce trône de Rome tant convoité et que, bien avant lui, Juba II a été le roi de la Maurétanie césarienne, un souverain savant, constructeur, qui a été le premier à établir la carte représentant, pour nous, la presqu'île arabique, et celui qui a érigé, en l'honneur de la science, une Université, la plus ancienne au monde. Ils ont découvert aussi que Ptolémée, son fils, l'enfant de Cherchell, qui lui a succédé sur le trône, allait être Empereur de Rome et peut-être même dernier Pharaon d'Egypte - sa grand-mère étant la grande Cléopâtre - s'il n'y avait ce complot dirigé par Caligula et qui lui a coûté la vie...Tous ces grands noms et d'autres, pendant les différentes périodes de l'Histoire, ont vécu ou sont nés chez nous, à Cherchell, hier Iol-Caesarea. Je travaille actuellement à d'autres projets du même type que j'espère concrétiser.
La Clé d'Izemis
de Kamel BOUCHAMA
Editions Mille-Feuilles
Sid-Ali Sekheri, Libraire-éditeur Alger 2009


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