«Incroyable mais vrai! La campagne électorale touche à sa fin avant son lancement officiel», a souligné le candidat à la présidentielle. Le candidat à la présidentielle, Mohamed Saïd, a le verbe acéré. Et il l'assume. Il met même du piment à la campagne électorale. D'emblée il annonce: «Incroyable mais vrai! La campagne électorale touche à sa fin avant son lancement officiel!». Intervenant hier au cours d'une conférence de presse qu'il a animée en son siège à Hydra, Mohamed Saïd président du Parti de la liberté et la justice (PLJ), un parti non encore agréé, a dénoncé «l'instrumentalisation de l'Administration au profit d'un certain candidat», sans citer de nom. «Tout le monde l'a remarqué, ses posters géants sont partout avec ses propres slogans, appelant les citoyens à voter pour lui alors que la campagne électorale ne devrait débuter que demain!», a-t-il martelé. A cet effet, l'orateur interpelle la Commission politique nationale de surveillance de l'élection présidentielle (Cpnsep) «pour se prononcer ouvertement quant à ces manipulations». Et de poursuivre: «On veut mettre la pression sur l'opinion publique pour aller voter pour un certain candidat.» Sur sa lancée, Mohamed Saïd dénonce: «On a même exploité les zaouïas et les associations de la société civile en les impliquant dans l'exercice politique.». Mohamed Saïd remet même en cause la désignation de Mohamed Teguia. Devant ces «dépassements», le candidat à la présidentielle révèle avoir envoyé une lettre au président de la Cpnsep, M.Teguia, lui affirmant que «lui-même aurait dû être désigné par les 6 candidats et non pas par seulement le président-candidat». S'agissant des 200 observateurs étrangers chargés de surveiller le scrutin, l'intervenant estime qu'«il n'est pas nécessaire d'inviter 200 observateurs pour contrôler 50.000 bureaux de vote à travers le pays». A ses yeux, «c'est de l'argent gaspillé...c'est une façon de cautionner ce qui a été déjà cautionné». Au chapitre du financement de la campagne électorale, l'orateur a indiqué qu'il n'a pas bénéficié de cette aide financière, contrairement à ses concurrents. «C'est grâce aux dons des citoyens que nous allons financer notre campagne. Faute d'aide financière du gouvernement, j'ai dû réduire mes déplacements. De ce fait, j'animerai que 19 meetings au lieu de 38», a-t-il précisé, soulignant que «ce n'est que ce matin que les fonds du financement de la campagne électorale ont été débloqués». L'orateur a rappelé, au passage, qu'«une enveloppe de 1,5 milliard de centimes a été dégagée pour financer la présidentielle 2009 contre 1,4 milliard de centimes en 2004 et 750 millions de centimes en 1999». Abordant le bilan de cette décennie, M.Saïd a reconnu que «le pays a retrouvé la paix grâce à la Réconciliation nationale bien qu'une bonne gouvernance demeure absente avec des ministres qui ont été relevés de leurs fonctions auparavant mais qui sont revenus à l'exercice». Quant au choix de la couleur de sa campagne électorale, il a indiqué que «l'orange symbolise le renouveau, l'espoir et l'optimisme». Apostrophé sur son courant politique, Mohamed Saïd, a souligné: «Je suis islamiste pour défendre l'Islam et anti-islamiste quand il s'agit d'utiliser la religion à des fins politiques. Je suis fier de suivre le courant algérien majoritaire, celui de l'islamité, l'arabité, l'amazighité et la démocratie.» Faisant sien le concept de Coubertin, M.Mohamed Saïd dira avec un certain optimisme et une certaine philosophie «même si nous n'arriverons pas au Palais d'El Mouradia, nous aurons tout de même fait un bon coup de publicité à notre parti, le PLJ».