Le fondateur du Parti liberté et justice (PLJ) se dit solidaire avec les boycotteurs. Mohamed Saïd dénonce l'accaparement par Bouteflika des moyens humains et matériels de l'Etat à des fins électoralistes. Dépité et amer. Le candidat à la présidentielle, Mohamed Saïd-Belaïd Mohand Oussaïd de son vrai nom - n'a pas caché hier sa déception, quant au cours que tend à prendre la campagne électorale. Lors d'une conférence de presse qu'il a animée au siège de sa permanence nationale sis dans le quartier huppé de Hydra, Mohamed Saïd a déploré les « pratiques attentatoires à l'Etat de droit », le « mépris de l'opinion et du citoyen » que perpétue et affiche le gouvernement. S'en prenant – sans le nommer – au président candidat, Abdelaziz Bouteflika, il déclare : « Si pour certains candidats, la campagne électorale ne débute officiellement que jeudi, elle est pour d'autres déjà achevée. » L'ancien aide de camp d'Ahmed Taleb Ibrahimi dénoncera l'accaparement par Bouteflika « des moyens humains et matériels de l'Etat à des fins électoralistes ». Les autres candidats, souligne-t-il, sont condamnés à attendre les hypothétiques « aides publiques » pour financer leur campagne. « Des aides qui ne sont toujours pas versées et sont utilisées comme moyens de pression et de surenchère ». Mohamed Saïd, qui dit ne nourrir aucune illusion quant à l'issue finale du scrutin, affirme avec une pointe d'humour qu'il n'est pas « pressé » de devenir président. Le fait, dit-il, que les résultats du scrutin du 9 avril soient connus d'avance ne doit pas se déteindre sur « l'engagement » de vouloir changer l'ordre établi… par les urnes. Le fondateur du Parti liberté et justice (PLJ), non agréé, se dit également solidaire avec les « boycotteurs » interdits d'expression par le ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni. « Je suis, assène-t-il, pour le droit des boycotteurs à s'exprimer publiquement. Les Algériens ne sont pas des mineurs à qui on impose des choix. Il faut libérer l'Algérie de cette tutelle. » Mohamed Saïd craint-il la fraude électorale ? « Je serais étonné s'il n'y en aurait pas », s'amuse le candidat. Il se dit « porteur d'un projet », celui du « courant majoritaire dans la société algérienne ». « Je suis islamiste dans la mesure où il faudrait défendre l'Islam, religion d'Etat, anti-islamiste quand il s'agit d'extraire la religion de l'exploitation politique et politicienne, arabe dans son acceptation culturelle, linguistique et amazigh dans ma profondeur historique », se définit le candidat.