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Le new-business florissant d'istanbul
BRACELETS, COLLIERS ET BIBELOTS POUR CHASSER LE MAUVAIS OEIL

Petit point noir sur fond bleu azur, il ressemble à un oeil. Sa signification compte beaucoup pour les Turcs qui l'adoptent comme un totem ou une amulette pour chasser le malheur.
Ils se vendent un peu partout. Là où vous passez, vous les apercevez. Conçus sous forme de bracelets, de colliers, de cadres et de bibelots, ces articles ornent les étals des magasins et les murs des maisons. Petit point noir sur fond bleu azur, il ressemble à un oeil. C'est plutôt un oeil. Sa valeur est inestimable pour la plupart des Turcs tant ils y croient. «C'est le mauvais oeil. Quand vous le portez, il vous protège de tout malheur», nous explique notre guide touristique. De confession musulmane, Ismaïl nous apprend qu'en Turquie, les gens croient beaucoup à la vertu de ces amulettes. Petits ou grands, femmes ou hommes, ils le portent tous. «Le mauvais oeil existe réellement, je ne vous raconte pas des bobards», intervient un vendeur de produits d'artisanat au sein du centre commercial, le Grand bazar, situé au coeur d'Istanbul. «Pour preuve, poursuit-il, il a été cité même dans le Saint Coran.» Selon lui, il n'y pas que les musulmans, même les étrangers de différentes religions croient au mauvais oeil. «Ces produits se vendent comme des petits pains», précise ce vendeur très satisfait de ce commerce porteur. «Tout ce que vous voyez là comme objets s'écoulera dans moins d'un mois», indique-t-il.
Notre guide intervient pour dire: «C'est une véritable source de business.» Le bleu azur mélangé au blanc et sculpté sous différentes formes, le dessin capte l'oeil de tout passager. «Les touristes que j'accompagne les achètent pour eux et pour leurs proches», raconte Smaïl. Avant de quitter la boutique, un groupe de touristes anglais arrive sur les lieux. Ils parlaient un anglais un peu particulier. De toute la discussion on comprend: «This is the bad eyes», disait une femme d'un certain âge à son compagnon. Juste après, elle demande le prix d'un bracelet et d'un collier qu'elle tenait dans sa main. Un autre couple qui les accompagnait opte pour le même choix et paie trois bracelets.
Le vendeur affiche un grand sourire et encaisse des billets en dollars. La surprise fut grande lorsqu'on constate que ces objets sont accrochés un peu partout dans les bus et les établissements hôteliers. C'est le cas de l'hôtel Gloria, une chaîne sept étoiles sise près du centre- ville d'Antalya, qui affiche son produit sur la façade principale, pour chasser les mauvais esprits. Outre son côté mystique, il est devenu une marque incontestable, voire un label de l'artisanat turque. Ce signe véhicule toute une image de la société turque et ses penchants religieux. Dans les rues d'Istanbul, les femmes voilées sont majoritaires. Jeunes filles, femmes, vieilles, elles portent toutes le foulard. Même les moins jeunes le portent. Contrairement aux pays du Vieux Continent, la Turquie, et particulièrement Istanbul, se distingue par ses nombreuses mosquées avec ses minarets fins et fuselés dans le ciel, qui meublent le paysage de la ville.
La Mosquée bleue, un symbole de l'Islam
Elle est l'une des plus célèbres et des plus belles mosquées d'Istanbul et du monde musulman. La mosquée Sultan-Ahmed connue beaucoup plus sous le nom «Mosquée bleue» fait parler tout visiteur. Une fois sur place, nul ne résiste à la tentation de visiter ce lieu sacré du culte. Dominant l'espace par sa forme et ses courbes, la mosquée se démarque du paysage du Bosphore. Faisant face à la célèbre «Sainte-Sophie», église byzantine du VIe siècle de l'ère chrétienne, cet édifice de l'architecte Mehmed Agha, bâti entre 1609 et 1617, rivalise de beauté. Bien que ses dimensions soient bien inférieures à celles de Sainte-Sophie (sa coupole s'élève à 56 mètres), plus ancienne de mille ans, la mosquée est plus imposante par son architecte et sa couleur bleue qui se marie au bleu azur du ciel. En effet, elle doit ce nom à la faïence bleue d'Iznic qui en recouvre les murs. Pour sa construction le sultan réquisitionna toutes les fabriques de la ville d'Iznic pour en produire les 21.000 carreaux de faïence qui l'habilleront. La décoration intérieure consiste principalement en des motifs floraux stylisés (sous forme de frises, d'entrelacs parfois étendus ou de médaillons). De fines calligraphies du Coran ornent le sommet des coupoles et des bandeaux décoratifs, notamment autour des quatre imposants piliers principaux de 5 mètres de diamètre soutenant l'édifice.
Les nombreuses fenêtres entourant la coupole principale et les demi-coupoles, ainsi que celles ouvertes sur les façades, laissent entrer une lumière plus uniforme sans laisser l'édifice dans la pénombre comme à Sainte-Sophie. La mosquée est dotée de six minarets, dont la forme élancée est spécifique à l'architecture ottomane. Quatre minarets encadrent le bâtiment principal de la coupole, tandis que deux autres marquent les angles de la cour attenante. «Le bâtiment principal de la mosquée se compose d'une grande salle de prière surmontée d'une coupole de 23 mètres de diamètre dont le point le plus haut culmine à 43 mètres», explique notre guide. De magnifiques vitraux ornant les fenêtres du fond de la mosquée, décorés de motifs floraux, rappellent des oeuvres d'art raffinées. A l'intérieur comme à l'extérieur, la sculpture des murs impressionne plus d'un. En plus de son architecture particulière, la mosquée illustre bien la profondeur de la culture musulmane et la force de la croyance.
Plus de 98% des habitants de la Turquie sont musulmans. Les trois quarts d'entre eux sont musulmans sunnites et un quart, alvis (une branche du chiisme). Les petites minorités chrétiennes ou juives ne sont que les vestiges de communautés plus importantes qui vivaient sur le sol de l'actuelle Turquie jusqu'au début du XXe siècle. «La population, explique notre guide, se divise en un pôle laïque, un pôle sunnite conservateur, marginalement islamiste, et un pôle alévis plus ou moins pratiquant, généralement tolérant et progressiste.» La nouvelle génération refuse de céder sur sa religion et son avenir. «Nous sommes fiers d'être musulmans, mais nous n'avons pas besoin d'une République islamique, mais d'une République turque démocratique et laïque», martèle Erman, un guide touristique rencontré à Antalya. Son ami Mustapha, étudiant à la faculté de médecine d'Ankara, venu dans le cadre du Congrès international du tourisme de la santé, lui emboîte le pas.
Oui pour la religion, mais sans la République
Passionné par ce débat, Mustapha donne libre cours à ses idées. «Je n'ai rien contre l'Islam, je suis musulman, mais je suis contre l'idée d'introduire la religion dans la politique», argumente-t-il avec acharnement. «La Turquie est un Etat laïque quel que soit «X», pas de religion dans la politique!», clame-t-il. Et d'enchaîner: «C'est vrai que le Premier ministre Tayyep Erdogan veut instaurer une République islamique, mais nous n'accepterons pas cette orientation.» Erman reprend la parole: «Erdogan essaie de manipuler les gens en introduisant l'Islam en force dans la société. Il oublie que la Turquie ne lui appartient pas.» Cet avis est partagé par la plupart des étudiants et citoyens croisés à Istanbul et Antalya. La politique prônée par le Premier ministre n'est pas appréciée par les jeunes. «Erdogan n'est pas l'homme dont a besoin la Turquie», atteste Musptapha pour enchaîner: «J'ai apprécié le geste qu'il a fait au forum de Davos, mais il est loin d'être à l'image de notre père spirituel, Mustapha Kamel Atatürk.» Les Turcs lui sont toujours fidèles. Ses portraits grand format sont affichés un peu partout, même dans des magasins d'habillement: «C'est notre fierté et il représente pour nous un symbole de la Turquie», s'exprimait un commerçant à Antalya, qui avait fixé le portait de l'ex-président juste à l'entrée du magasin. Les Turcs sont très attachés à la politique de leur leader, Mustapha Kamel Atatürk qui a instauré un Etat laïque décrétant ainsi le divorce entre la religion et l'Etat. Après avoir instauré la République en 1924, Mustapha Kamel a aboli le Califat (l'autorité suprême de l'Islam, que les Turcs assuraient depuis la prise de La Mecque par les armées ottomanes en 1517). Non seulement il a laïcisé l'enseignement, il a aussi interdit les confréries islamiques (1925) et remplacé la législation d'inspiration coranique par des codes empruntés à des pays occidentaux (la Suisse pour le Code civil). Depuis 1928, l'Islam n'est plus religion d'Etat. Il a fallu attendre 20 ans, pour que l'Islam refasse son apparition peu à peu dans les établissements scolaires. Des cours de culte ont réapparu dans les écoles primaires publiques depuis 1949. L'arabe a été à nouveau autorisé pour l'appel à la prière en 1950, les confréries religieuses sont peu à peu sorties de la clandestinité. Ensuite, des partis politiques d'inspiration islamique sont nés.
Dans les années 1970, trois gouvernements ont accueilli des ministres islamistes (dont Necmettin Erbakan). Soutenu par le pouvoir et particulièrement par l'institution militaire, le courant islamiste a gagné les échelons pour se repositionner au centre des commandes avec la victoire du parti islamo-conservateur, le parti pour la Justice et le Développement (AKP), en 2002.
L'UE, une ambition et un défi
Faisant partie du Vieux Continent sur le plan géographique, la Turquie revendique sans cesse son adhésion à l'Union européenne. Cette question préoccupe et embarrasse sérieusement les états-majors du gouvernement Erdogan et toute la population. «Je ne comprends pas pourquoi Sarkozy refuse l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne?», s'interroge Erman avant d'ajouter: «Lui déjà, est d'origine arménienne.» Le sujet est toujours d'actualité et passionne plus d'un. «On ne peut pas séparer la Turquie de l'Europe et ignorer sa présence comme partenaire indispensable», explique un opérateur économique, spécialisé dans l'équipement médical.
Adoptant pour argument l'ouverture économique, cet opérateur croit dur comme fer que l'entrée au bloc des 27 pays est une nécessité inéluctable, que ce soit pour la Turquie ou pour les pays membres. Cette opinion fait nourrir un grand espoir chez les Turcs. Ils sont convaincus et même persuadés que tôt ou tard, la Turquie finira par rejoindre l'Union européenne. Même si les déclarations du président français Nicolas Sarkozy sont négatives, les Turcs restent optimistes.
Voulant relever ce défi, ils s'engagent à moderniser leur pays et consolider leur économie pour pouvoir accéder à l'UE par la grande porte. «Si Atatürk était toujours présent on n'en serait pas là aujourd'hui et la Turquie n'aurait pas connu ce refus», affirme un groupe d'étudiants.


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