Définition L?amulette est une variété de talisman (voir article précédent), mais un talisman que l?on porte sur soi, objet ou écrit, auquel sont associés des pouvoirs protecteurs. Ce sont les h?erz de la tradition maghrébine, d?une racine arabe h?rz qui signifie «protéger, préserver». En Algérie, on les appelle encore hdjab, du verbe h?adjaba, avec également le sens de «préserver» mais aussi de «voiler, soutirer» au mauvais ?il et aux pratiques magiques maléfiques. L?amulette a, avant tout, une fonction prophylactique, c?est-à-dire celle de prévenir les maladies ou les maléfices auxquels on s?expose dans la vie. En principe, tout objet peut devenir amulette, mais à condition d?être affecté d?un symbole qui en fait un objet protecteur. Ainsi, un petit galet n?est qu?un galet, mais si on le perce et qu?on le porte en collier autour du cou, il devient amulette. Parfois, c?est la forme inhabituelle de l?objet (par exemple un galet rond) ou sa couleur (le rouge, symbole de vie) qui va lui donner toute sa force magique. D?autres produits sont fréquemment utilisés comme amulettes : on connaît l?ambre ? ?ânbar ? que l?on taille en petites perles et que l?on porte en collier. C?est, dans certaines régions d?Algérie, le skhab, grand collier de perles d?ambre avec au centre un pendentif en or. Comme l?ambre est devenu un produit rare et cher, on a tendance à le remplacer par des produits synthétiques qui lui ressemblent. Le corail est une autre matière à laquelle on accorde des vertus protectrices, sans doute à cause de sa couleur rouge vif. Les bijoux kabyles en font un grand usage : les bagues, les pendentifs, les bracelets, les boucles d?oreilles en sont tous pourvus. Ailleurs, c?est la cornaline, variété d?agate également d?un rouge foncé, qui est à l?honneur. Elle est utilisée généralement dans les régions sahariennes, notamment chez les Touareg. Chez ces derniers, le port de la cornaline semble remonter loin, puisqu?on en a trouvé dans le tombeau de Tin Hinan, la fameuse reine du Hoggar.