Les six candidats ont développé des discours différents, axés sur la continuité chez les uns et le changement chez les autres. Messages porteurs d'espoir: stabilité, continuité, souveraineté populaire, appel au changement, et rupture avec l'actuel pouvoir. Tels sont les messages forts qui ressortent des discours prononcés par les candidats à la prochaine élection présidentielle, lors du début de la campagne. Six prétendants au Palais d'El Mouradia et six visions de l'Algérie. Les candidats ont choisi, lors de ce week-end, des thèmes différents. A chacun sa stratégie. Les prétendants au Palais d'El-Mouradia qui se disent «opposants» ont axé leurs discours beaucoup plus sur le «changement» et la «rupture», à l'image des candidats Ali Fawzi Rebaïne, (AHD54), et Moussa Touati, (FNA). A partir de la wilaya de Tlemcen, le président de AHD 54 a développé un discours qui promet, selon l'orateur, d'opérer un changement au sommet de l'Etat. Appelant à une véritable rupture avec l'actuel pouvoir, M.Rebaïne estime que cette stratégie permettra aux jeunes cadres d'accéder au pouvoir et de prendre les commandes du pays. Se voulant opposant de premier ordre, le président de AHD 54 n'a pas omis de dénoncer la gestion des affaires de l'Algérie depuis l'indépendance. Pour aller au fond des choses, Moussa Touati réclame haut et fort être le «candidat du changement». Lors d'un meeting animé dans la wilaya de Tébessa, le président du FNA a appelé les citoyens à voter pour un changement et un renouveau de la société, fondés sur le respect du choix du peuple. Le candidat plaide pour la concrétisation d'un Etat de droit, garantissant «la justice sociale et l'égalité pour toute la population». Le seul représentant de la mouvance islamiste dans cette élection, Mohamed Djahid Younsi, qualifie son programme de porteur d'un message d'espoir. Pour le candidat du parti d'El Islah, le temps est venu de mettre fin au désespoir qui prévaut dans le pays et redonner la confiance au peuple. Le candidat Mohand Saïd-Belaïd s'inscrit dans ce même courant qui appelle au changement. «Il est nécessaire de redonner espoir aux jeunes et de s'intéresser à leurs préoccupations», a t-il souligné lors d'un meeting animé à Alger. Ce dernier insiste sur le fait que le changement est une lutte «de longue haleine». Malgré tout, le candidat estime que le rêve est permis. «Nous devons avoir de grands rêves pour ce pays», a-t-il souhaité. Le président sortant, Abdelaziz Bouteflika, insiste sur la poursuite du même programme appliqué lors de ses deux mandats (1999-2004 et 2004-2009). «Je suis porteur des mêmes idées et du même programme (que les dix dernières années): paix, réconciliation, développement économique et social.» La seule candidate femme à cette élection, Mme Louisa Hanoune, affirme que cette élection représente une occasion pour donner la parole au peuple. «Il est temps de libérer l'Etat et donner la souveraineté au peuple.» Pour y parvenir, elle propose «une réforme profonde qui commencera par la réforme politique». A ce titre, la candidate du Parti des travailleurs (PT) promet, à partir de la wilaya de Sétif où elle a animé un meeting jeudi dernier, de laisser le peuple choisir les élus qui le représenteront au Parlement. Signalons enfin le rythme lourd encore de ce début de campagne. Il faut encore attendre pour qu'elle atteigne sa vitesse de croisière.