Des slogans et des couleurs variés pour un même objectif, convaincre le citoyen de voter. La campagne électorale s'imprègnera-t-elle du printemps qui s'annonce? Cela semble plausible, d'autant plus que les six candidats engagés pour le scrutin présidentiel prochain se sont mis au langage des couleurs. Le verbe mêlé à l'aquarelle politique, les candidats sillonneront les quatre coins du pays pour convaincre les citoyens de voter massivement. Candidat à sa propre succession, Abdelaziz Bouteflika brandit le slogan de «Pour une Algérie forte et sereine» incrusté sur une bannière bleue. Ainsi, le candidat libre et porté par les partis de la coalition présidentielle, fait de la consolidation de la stabilité politique du pays son cheval de bataille. L'azur, symbole de liberté, mais surtout de la sérénité, a pour fonction psychologique d'amplifier l'impact du message que compte délivrer le président candidat lors de son périple électoral. Cette option s'inscrit en droite ligne du plan quinquennal dont le montant s'élève à 150 milliards de dinars et que le président s'est engagé à mettre en application s'il est reconduit pour un troisième mandat. A l'opposé, M.Mohamed Saïd, fondateur du Parti liberté et justice (PLJ) prône le changement. Imprégné qu'il est de révolution orange en Ukraine, l'ex-porte-parole du parti non agréé Wafa, a jeté son dévolu sur la fresque du crépuscule. «Le changement maintenant et pas demain» tel est le slogan de campagne de M.Mohamed Saïd qui se présente pour la première fois à une élection présidentielle. Ce faisant, le candidat entend marquer de son empreinte la prochaine joute électorale. Son objectif, en premier lieu, reste de permettre à son parti nouvellement créé de se positionner sur l'échiquier politique national. La réalisation de cet objectif appelle un discours qui tranche avec les pratiques en vogue, semble vouloir dire Mohamed Saïd qui pense que le changement ne viendra que par l'urne. Décryptée, la démarche de Mohamed Saïd tend à positionner le programme de ce dernier en alternative aux politiques menées jusque-là. Sur la même lancée, M.Djahid Younsi, secrétaire général du mouvement El Islah, l'étendard du «changement» au bout de son bâton de pèlerin, se prépare pour le jour du grand voyage à travers les différentes wilayas du pays. Objectif, faire passer le changement par la voie et les voix du courant islamiste. Cela dit, rien n'a été affirmé, du côté d'El Islah sur le choix des couleurs de sa propre campagne. Toutefois, étant de la mouvance islamiste, le vert ne serait pas étranger à ce choix. Reste à savoir si cela est suffisant pour susciter l'adhésion du citoyen. Consacré troisième force politique par les résultats des dernières législatives, le FNA puise de la trame nationaliste les couleurs des supports sur lesquels il compte développer le discours électoral de son candidat, en l'occurrence Moussa Touati. S'inspirer de la Révolution algérienne pour «mener sa propre révolution», telle est la matrice de la conduite qu'a choisie de prendre le président du FNA lors de la campagne électorale qui s'approche à grandes enjambées. Ambitieux, Moussa Touati a préféré le rouge et le vert pour illustrer le courage politique de sa démarche qu'il espère conclure par un franc succès électoral. Tant que la vie continue, l'espoir est permis... Seule femme candidate, Mme Louisa Hanoune ambitionne de placer le PT en tant que porte-parole du courant socialiste, démocratique et émancipateur de la femme, à l'occasion du prochain scrutin. L'enjeu semble d'une importance majeure pour le PT. Pour cela, la formation travailliste inscrit sa présence à la présidentielle dans la continuité de sa ligne politique qui consiste en la préservation de l'unité nationale. Contacté par nos soins, M.Ramdane Taâzibt, chef du groupe parlementaire du PT, a décliné le slogan du parti comme suit «Parce que la souveraineté populaire est l'immunité de la souveraineté nationale, la parole au peuple». Quant aux couleurs choisies pour la campagne électorale, M.Taâzibt a révélé: «Nous n'avons pas encore arrêté les couleurs à même de correspondre au message politique de notre candidate. Cependant, les couleurs du PT sont connues.» Autant dire que le Parti des travailleurs compte puiser encore de sa trame constituée du rouge, vert, blanc et noir. Pour sa part, Ali Fawzi Rebaïne, candidat de AHD 54, ne déroge pas à la ligne politique de son parti qui, selon lui, est imprégné de l'esprit et de la lettre de la Révolution algérienne. Des slogans et des couleurs variés pour un seul objectif, convaincre le citoyen de voter. Et si ce dernier...La probabilité n'est pas à écarter.