L'entraîneur de l'équipe algérienne estime que ses joueurs ont fait preuve d'héroïsme. L'Expression: L'objectif des demi-finales et de la qualification à la Coupe du monde étant atteint, que ressentez-vous? A. Ibrir: Une espèce de soulagement mais aussi de la joie de voir enfin récompensé tout ce pour quoi nous avons travaillé. Je suis surtout content pour les joueurs car ce sont eux les acteurs et les héros. Ce sont eux qui se sont le plus sacrifiés et qui se sont donné à fond. Ils ont bien mérité du football algérien. Justement, déjà face au Cameroun on avait été épatés par cet esprit combatif de l'équipe algérienne. Cela a recommencé face à la Guinée. Expliquez-nous où vos joueurs sont allés chercher autant de hargne pour gagner? C'est une hargne tout à fait compréhensible. Elle n'a été que le produit naturel à une envie de bien faire et d'éviter la déception. Ces jeunes-là sont avec nous depuis maintenant deux ans. Durant deux ans, ils n'ont fait que travailler sous notre coupe, où ils ont vécu loin de leur foyer et de leurs proches et ils ont appris l'esprit de sacrifice. Voilà pourquoi ils se sont battus et ont mordu dans tous les ballons aujourd'hui et jeudi dernier contre le Cameroun. Ils ne voulaient pas voir tout ce qu'ils ont enduré ne pas être récompensé à cause d'une négligence ou d'une nonchalance de leur part. Il y a aussi une envie de gagner qu'on a découvert en eux. Cette culture de la gagne, il a fallu la leur inculquer mais là n'est pas le plus important. Il ne suffit pas dire à quelqu'un qu'il doit gagner pour croire qu'il va le faire car l'adversaire, lui, n'est pas disposé à le laisser agir à sa guise. Le plus dur est de lui apprendre comment gagner. C'est ce que nous avons essayé d'inculquer à nos joueurs par différents moyens. On a remarqué une disposition sur le terrain de vos joueurs qu'on ne retrouve pas chez des seniors algériens. Leur tactique semblait bien huilée. Expliquez-nous cette faculté qu'ils ont d'appliquer un schéma tactique mieux que des seniors. C'est le résultat de deux années de travail. La disposition sur le terrain est l'un des aspects fondamentaux de la formation. Les schémas que vous avez vus ce sont les multiples répétitions que nous faisions à l'entraînement. La disposition tactique en phase défensive, c'est-à-dire lorsque le ballon est chez l'adversaire, a été celle qui a été le plus travaillée. Ce qu'ils ont reproduit aujourd'hui sur le terrain était la parfaite illustration de ce qu'ils avaient appris à l'entraînement. Des deux victoires, contre le Cameroun et contre la Guinée, quelle a été celle qui vous a fait le plus plaisir? Celle contre la Guinée a un goût parce qu'elle fut celle de la qualification mais j'avoue que celle contre le Cameroun a été celle que j'ai le plus appréciée. Ce jour-là, nos joueurs ont fait un match héroïque contre un adversaire nettement plus athlétique qu'eux alors que contre les Guinéens, ils ont manqué un petit peu de fraîcheur physique. Maintenant c'est la Gambie qui approche pour un match où il s'agira de jouer pour la première place du groupe. Comment allez-vous le préparer? Nous n'allons pas changer notre plan de travail parce que notre objectif a été atteint. Notre but maintenant est d'obtenir le meilleur classement possible et pourquoi pas une place sur le podium. Dès demain (hier), ce sera le retour sur le terrain, mais l'entraînement proprement dit concernera les joueurs qui n'ont pas joué contre la Guinée. Les autres seront pris par des séances de récupération et de relaxation. De toute manière, l'équipe sera profondément remaniée contre la Gambie. Nous allons faire tourner l'effectif et faire jouer ceux qui n'ont pas pu le faire jusqu'ici.