L'association Tigejdit de Maâtkas organise du 22 au 27 mars la première édition de la Fête nationale de l'olivier. Pour cette première manifestation, c'est le village d'Aït Zaïm qui a été choisi pour abriter les différentes manifestations prévues pour la circonstance. Avant-hier, au village d'Aït Zaïm, le climat était donc joyeux. L'ambiance était festive. La symbolique est tout aussi une source de joie. L'olivier était et demeure toujours, pour toutes les populations de la Méditerranée, un patrimoine ancestral. Mais au-delà du symbole c'est toute une vie économique qui en dépend. Toutefois, pour revenir à la circonstance, les organisateurs ont élaboré un riche programme. Il est conçu, affirmaient les animateurs, pour réussir cette première édition. C'est de l'évaluation de celle-ci que dépendront les prochaines. A Maâtkas, l'objectif principal est de faire de la Fête de l'olivier une véritable tradition que les générations futures auront à perpétuer. C'est aussi une façon de pérenniser la symbolique de cet arbre dont dépendait la vie de toutes les populations kabyles. Ainsi, différentes expositions se tiendront dans le village d'Aït Zaïm. La botanique sera un thème important sur les étalages. C'est l'association Aghenjour qui viendra mettre à la disposition des visiteurs un grand nombre de photos représentant les différentes plantes connues dans la région. L'association Tigejdit, qui organise cette manifestation, se réservera également des étals pour faire connaître des objets traditionnels de Maâtkas ainsi que leur spécialité ancestrale, la poterie. Les jeunes de Tighilt L'msella exposeront pour leur part différents aspects relatifs au figuier. Pour rappel, c'est dans ce village de Tighilt L'msella que se tient chaque année la fête traditionnelle du figuier. Sur un autre registre, cette manifestation sera l'occasion pour les producteurs d'huile d'olive de faire connaître cette richesse du tiroir. Un marché pour vendre ces productions se tiendra à l'occasion. D'un coté, il y aura le marché de l'huile d'olive. D'un autre, c'est un marché des arbres et des plantes qui est prévu. Les pépinières de Oued Aïssi, de Mechedllah et de Blida y prendront part. L'artisanat, sera quant à lui représenté par les producteurs de poterie, de bijoux et de sculptures. Sur un autre registre, les organisateurs n'ont pas omis de prévoir des communications et des conférences relatives à la circonstance. A cet effet, l'histoire et l'évolution de l'olivier en Afrique et en Méditerranée sera abordée par Patrick Boulanger, un spécialiste en la matière. Yacine Si Ahmed, évoquera pour sa part la symbolique de cet arbre pour les civilisations du Bassin méditerranéen. Quant à Abdelkader Ben Salah et Mohammed Dahmani, ils parleront respectivement de la représentation de l'olivier dans l'antiquité et du patrimoine matériel lié à l'oléiculture kabyle. Enfin, si cette fête de l'olivier a le mérite de rendre à César ce qui lui appartient, il n'en demeure pas moins que du côté des autorités, le volet économique de cet arbre demeure loin des attentes. L'oléiculteur est aujourd'hui en proie aux aléas de la nature. Les aides et les subventions allouées par l'Etat sont mal réparties. C'est en fait toute l'activité qui est mal gérée. En effet, malgré les énormes potentialités de la région en la matière, l'huile d'olive algérienne ne trouve pas preneur sur les marchés internationaux. D'une part, c'est la récolte qui demeure encore traditionnelle, ce qui empêche son exportation, et d'autre part c'est le manque de moyens technologiques. Car tandis que la norme internationale oblige les producteurs à ne pas dépasser le seuil de 1% d'acidité de ce liquide, elle est de 6% en Algérie. D'un autre côté, ce sont les huileries importées à coups de milliards de dinars qui ne répondent pas aux exigences de l'oléiculture moderne. En effet, celles-ci sont parvenues aux propriétaires dépourvues mystérieusement de raffineries. Les techniciens affirment pourtant que ce sont ces machines qui réduisent le taux d'acidité. Toutefois, la multiplication de ces manifestations va certainement participer à la réémergence de l'olivier non seulement en tant que symbole d'un passé mais comme une activité économique capable de donner à la région une véritable vocation.