Pas moins de 18 griefs ont été retenus contre le maire et sa gestion. Six élus sur neuf que compte l'Assemblé populaire communale de Oued Ghir dans la wilaya de Béjaïa viennent de procéder au retrait de confiance au président de l'Assemblée lors d'une session extraordinaire boycottée par ce dernier et deux de ses assistants. En effet, les opposants au maire ont également rendu une déclaration accompagnée d'un dossier contenant essentiellement les procès-verbaux de huissiers de justice attestant leur déclaration quant à la tenue de leur session qui vient postérieurement à l'arrêté du wali confiant les prérogatives de délibération au chef de daïra de Béjaïa. En outre, les opposants reprochent au maire quelque dix-huit points dont «le mépris et la marginalisation des élus, refus de dialogue, délocalisation de projets, répartition unilatérale des programmes du développement local, etc.». Contacté par nos soins, le maire réfute les accusations et affirme que le retrait de confiance n'a «aucune valeur juridique». «Après les tentatives de blocage au lendemain des élections locales suivies par plusieurs blocages des délibérations, lesdits élus sont revenus à la charge pour exiger la mise à l'écart des deux vice-présidents de l'APC, chose que je n'ai pas accepté. Les cinq élus à l'origine du conflit, rejoints par l'élu du FFS, sont passés à l'action postérieurement à l'arrêté du wali.» Par ailleurs, la crise que vivent plusieurs APC renseigne, on ne peut mieux, sur le système d'élection à la proportionnelle qui ne s'avère pas fiable pour le bon fonctionnement des Assemblées communales. En effet, depuis les dernières élections locales, pas moins de 13 communes (Melbou, Toudja, Souk Oufella, Aokas, Tinebdar, Chemini...) ont vu le transfert de pouvoir de l'APC vers les chefs de daïra sur décision du wali de la wilaya. Les retraits de confiance sont devenus monnaie courante dans la gestion des affaires des communes depuis l'instauration du système électoral à la proportionnelle. Il suffit d'un malentendu, dû à une mauvaise communication ou à une incompatibilité d'humeur, que voilà le retrait de confiance est mis en branle.