Cette visite interviendrait quelques jours après l'élection du nouveau président mais aussi quelques semaines après les sévères critiques du commissaire européen chargé de la Justice. Le ministre français de l'Immigration, Eric Besson, a déclaré jeudi qu'il se rendra en Algérie juste après l'élection présidentielle. En effet, le ministre, qui effectue depuis mercredi sa première tournée africaine après sa nomination en janvier 2009, n'a pas écarté la possibilité de se rendre en Algérie afin d'entamer ses premières discussions au registre de la coopération dans le domaine de l'immigration. «Il y a aussi l'Algérie qui est un partenaire très important pour nous. J'espère pouvoir m'y rendre après l'élection présidentielle du 9 avril», a-t-il déclaré en marge de sa visite au Sénégal, première escale de sa tournée africaine. Cette visite interviendrait quelques jours après l'élection du nouveau président mais aussi quelques semaines après les sévères critiques du vice-président de la commission européenne en charge de la Justice et des Libertés, le Français Jacques Barrot. Ce dernier avait alors fustigé par ses déclarations, trois pays de la région maghrébine, dont l'Algérie, quant à leur gestion de la question de l'immigration clandestine. Le commissaire européen avait également reconnu que les relations avec ces pays étaient compliquées, le Maroc et l'Algérie refusant d'accepter des accords de réadmission dans leur partenariat avec l'UE. C'est donc pour détendre une atmosphère crispée et des relations bilatérales tendues que le ministre français visitera le Maghreb. Mais pas seulement, puisqu'il envisage également de faire une escale au Mali, pays qui refuse, jusqu'à présent, de signer un accord de gestion des flux migratoires avec la France. Cette visite sera, selon M.Besson? une occasion de se présenter en tant que nouveau responsable de l'immigration au sein du gouvernement français et également une occasion d'engager des discussions, qui se poursuivront sous forme de négociations avec les partenaires africains de la France. «J'ai choisi d'aller rendre une visite de courtoisie au président malien, me présenter à lui et l'écouter» a-t-il déclaré avant de souligner: «C'est lui [le président malien] qui me dira dans un premier temps où il met le curseur sur ce qui va et ce qui ne va pas. Et s'il le veut bien, on entrera dans une phase de négociations, mais ultérieures.» Des négociations qui pourraient, si elles se concluaient par la signature de l'accord entre ces deux pays, avoir une double portée positive pour la France. Puisque ce texte permettra aux deux pays de cogérer le flux migratoire du Mali vers l'Algérie, la frontière algéro-malienne étant un point sensible de passage d'immigrés clandestins. Par ailleurs, l'Algérie et le Mali ne sont pas les seuls pays nord-africains concernés par cette visite dite de «courtoisie», puisque l'Egypte figure elle aussi dans l'agenda du ministre français. Ainsi, il a révélé que «l'Egypte est un partenaire important. Le principe d'un voyage a été évoqué, il reste à le transformer». Pour rappel, la France a déjà signé huit accords de gestion concertée des flux migratoires avec huit pays africains, à savoir le Cap-Vert, le Sénégal, le Gabon, la République démocratique du Congo, le Bénin, la Tunisie, l'île Maurice et récemment le Burkina Faso.