L'Algérie n'est pas invitée à la réunion du G20, mais elle est concernée par l'espoir de relance de l'économie mondiale. Sur le plan politique, les officiels ne cessent de répéter que l'Algérie est loin d'être une île vivant en autarcie et qu'elle ne peut échapper aux conséquences de la crise financière mondiale si elle venait à durer. Pour l'instant, le fait que le système financier algérien ne soit pas connecté au réseau mondial accorde un répit à l'économie de l'Algérie. Cela n'a pas empêché le ministre des Finances, Karim Djoudi, en novembre dernier, lors d'une rencontre sous l'égide de la Banque africaine de développement à Tunis, de plaider en faveur de la réforme du système financier mondial. L'Algérie est confortée dans son opinion par d'autres pays africains comme l'Egypte, ce qui donnera aux pays en développement un poids plus accru dans les décisions engageant l'ensemble de l'économie à l'échelle de la planète. Si on prend l'exemple des agences de notation, l'amélioration de leur fonctionnement est susceptible de procurer à l'Algérie des informations sur la solidité financière des entreprises avec lesquelles elle est en relation d'affaires: ce qui n'est pas négligeable en matière de choix des partenaires. Mais il ne faut pas perdre de vue que la finance n'est pas le seul foyer dans lequel se manifeste la crise. La baisse de la consommation des matières premières, dont les hydrocarbures constitue déjà une raison de la perte des revenus de l'Algérie. Les recettes d'exportation des hydrocarbures ont été de 78 milliards de dollars et elles risquent de chuter de plus de moitié à la fin de 2009. Or l'espoir est grand de voir les prix retrouver leur tendance haussière: ce qui ne peut avoir lieu que si la croissance des principales puissances économiques arrive à redémarrer. C'est l'objectif vers lequel tend la réunion du G20 prévue le 2 avril à Londres, et l'Algérie pourra trouver son compte en cas de réussite de cette rencontre. Même les pays de l'Opep comptent se retrouver en conférence en mai prochain pour évaluer les retombées de la réunion du G20 sur les prix et sur la demande. La relance de la demande est un objectif partagé par d'autres pays producteurs de pétrole comme l'Arabie Saoudite, qui prend part à la réunion de Londres. Au niveau continental, c'est l'Afrique du Sud qui est invitée à cette réunion. Le pays pourra rappeler que les effets de la crise risquent d'avoir un effet négatif sur l'aide internationale au continent puisque les pays occidentaux ont tendance à privilégier le financement de leur économie que celle de leurs partenaires. L'Algérie reçoit des contributions d'un quart de milliard d'euros de la part de l'Union européenne. C'est certainement un montant minime en comparaison avec les 150 milliards de dollars prévus uniquement pour les prochaines cinq années mais, les secteurs auxquels est destiné l'argent des Européens sont au moins assurés que ces contributions leur seront versées. Les investissements étrangers en Algérie pourraient également être plus importants si les entreprises mondiales évoluent dans un contexte débarrassé de la crise. Pour l'instant, on assure que les projets déjà engagés n'ont pas de difficulté à être financés. Mais les projets auxquels des dotations budgétaires ne sont pas encore affectées, seront simplement décalés. Cette situation est vécue même par une entreprise comme Sonatrach, selon les déclarations de son président-directeur général Mohamed Meziane. D'ailleurs, au niveau mondial, le constat est déjà établi selon lequel la baisse de rentabilité conduit les investisseurs à suspendre leurs projets. Or, l'ensemble des participants au G20 sont des partenaires de l'Algérie et représentent 85% du PIB mondial et deux tiers de la population mondiale. Ces pays tenteront d'endiguer une crise se soldant par une perte de plus de 52.000 milliards de dollars (près de 360 fois les réserves algériennes).