C'est le branle-bas de combat à travers le monde en raison de la crise financière dont les développements et les éventuelles conséquences sur l'économie mondiale ne cessent de faire l'objet de débats et de discussions… Après l'adoption du plan Paulson et le mini sommet européen entre la France, l'Italie, l'Allemagne et la Grande-Bretagne, une réunion des ministres de l'Economie est prévue dès aujourd'hui alors qu'un sommet européen est programmé les 15 et 16 octobre. L'heure est grave. La place est donc à la recherche de solutions efficaces pour atténuer les effets de cette crise qualifiée de «sans précédent» par les experts et les analystes. Dans cet engrenage, au moment où les Européens ont décidé de s'unir en dépit des divergences en arrachant un accord portant sur l'assouplissement des règles européennes en matière de comptes publics, les pays du grand Maghreb ne se sentent pas concernés par la crise. Etant pratiquement déconnectés de la sphère financière mondiale, ces pays n'ont pas encore jugé utile de se concerter pour se mettre à l'abri des conséquences néfastes de cette crise. Une réaction sans nul doute normale. Sur le plan économique, c'est le paradoxe entre les discours officiels et la réalité. Alors qu'on ne cesse de rappeler la nécessité d'aller vers une intégration régionale en multipliant les échanges intermaghrébins, les changements tardent à venir. Les spécialistes s'accordent à dire aujourd'hui que, tôt ou tard, la crise financière internationale aura des conséquences sur les économies des pays en voie de développement, particulièrement ceux dont les ressources sont tirées essentiellement des hydrocarbures, comme c'est le cas de l'Algérie. Si la crise persiste, la croissance mondiale connaîtra un ralentissement en 2009 selon les différents rapports des institutions internationales. Ce qui peut entraîner une baisse de la demande, donc une baisse des importations des hydrocarbures. Or, chez nous, les officiels ne cessent de répéter que l'Algérie est à l'abri de la crise. «Je ne pense pas qu'un pays comme l'Algérie, qui dispose d'une réserve de changes de plus de 130 milliards de dollars, sera affectée par cette crise», a déclaré samedi le ministre de l'Energie et des Mines, M. Khelil, devant la presse en marge d'une visite de travail à Oran. Et d'indiquer que plusieurs scénarios sont possibles quant à la gestion des effets de la crise financière internationale sur les prix du pétrole. Qu'en sera-t-il dans le cas d'une baisse spectaculaire des prix, un scénario qui n'est pas à écarter ? S. I.