Le candidat à la prochaine élection présidentielle promet: «Nous allons éradiquer ceux qui ne veulent pas déposer les armes.» A Guelma, le candidat à l'élection présidentielle du 9 avril prochain, Abdelaziz Bouteflika, est revenu sur sa visite en Kabylie. «Des observateurs avancent que l'unité nationale est fracturée. J'ai des contacts avec la population de Béjaïa et de Tizi Ouzou et j'ai constaté que la fracture n'existe que dans les esprits des ennemis de l'Algérie qu'ils soient algériens ou étrangers», a-t-il déclaré lors d'une rencontre de proximité animée dans une salle de la Maison de la culture Abdelmadjid-Chafi de Guelma. Le candidat à sa propre succession a tenté, en quelque sorte, de rassurer les Algériens que l'unité nationale n'est pas menacée, comme le prétendent certains observateurs. Pour ces derniers, M.Bouteflika annonce qu'ils ont «empoisonné nos coeurs» par de la propagande. «En Kabylie, j'ai trouvé un peuple fraternel, unificateur et patriote.» Interrogé par une femme présente dans la salle à propos de la Réconciliation nationale, l'initiateur de cette politique n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour affirmer sa volonté d'aller jusqu'au bout de sa stratégie. «Il y a des courants, ici et là, qui sont contre nous. Mais, nous sommes déterminés à poursuivre notre politique à n'importe quel prix». L'occasion est offerte, ainsi, au candidat de s'adresser aux groupes armés qui ne veulent pas déposer leurs armes et se rendre. «Nous allons éradiquer ceux qui ne veulent pas déposer les armes.» Cette déclaration est la première du genre. Jamais le Président ne s'est prononcé sur un ton pareil. Il n'a pas promis, dans ses différents discours, d'éradiquer les terroristes qui persistent dans la lutte armée. Pour ceux qui veulent profiter de la politique de la Réconciliation nationale, M.Bouteflika annonce: «Nos portes et nos coeurs vous sont ouverts.» Dans le même sillage, il déclare que le mandat présidentiel prochain sera «l'ère de la stabilité et de la paix définitive», a-t-il annoncé. Et d'enchaîner: «ça suffit! on en a marre du sang» et des larmes. Devant les Guelmis, M.Bouteflika n'a pas manqué de rendre hommage à son «frère et ami de combat», feu Houari Boumediène. «Les rues de Guelma m'ont rappelé des souvenirs qui m'ont beaucoup plus touché que la rencontre d'aujourd'hui. Ce sont des souvenirs magnifiques que j'ai passés avec le défunt Houari Boumediene. J'aurais souhaité que mon frère et ami Boumediene soit aujourd'hui à mes côtés. Mais, je ne sais s'il serait content ou pas», a-t-il évoqué avec nostalgie. Et de rappeler qu'aux années 70 «le peuple était heureux. Il était content. Il était joyeux. Mais, nous nous sommes retrouvés, subitement, dans une guerre civile. Malgré cela, nous sommes passés à l'étape de la construction et l'édification de l'Algérie.» Lors de cette sortie à l'est du pays, M.Bouteflika a accordé quelques minutes à l'assistance pour qu'elle transmette ses doléances. Et les voix fusent de partout pour demander au président-candidat la construction d'hôpitaux, d'une grande mosquée, la voie ferrée Guelma-Constantine et la construction de logements ruraux. A ces revendications de la population guelmie, M.Abdelaziz Bouteflika promet de construire un hôpital «Si vous (les citoyens de la région, Ndlr), avez de l'encadrement et des médecins spécialistes nécessaires. Il aura du logement rural. Idem pour la voie ferrée. Mais, c'est à vous de construire la grande mosquée.» Le candidat indépendant a affirmé que la wilaya de Guelma «s'est beaucoup développée ces dernières années» et d'insister: «Elle le sera encore dans l'avenir. Car, explique-t-il, l'Etat mettra les moyens nécessaires pour le développement de cette wilaya.» Avant son discours, le candidat Bouteflika a eu droit à un accueil chaleureux de la part des habitants des wilayas de Guelma et de Souk Ahras, où il s'est rendu dans l'après-midi de la journée d'hier. Le candidat a parcouru des centaines de mètres au milieu des foules en liesse venues voir de près leur candidat. La population des deux wilays n'a pas manqué d'apporter ses encouragements au candidat en lui promettant de voter pour la continuité.