Les tirs croisés à l'encontre des islamistes et des repentis, le passage à une amnistie générale «réfléchie», la poursuite du processus de paix et de réconciliation nationale et l'accueil reçu en Kabylie sont les grands axes abordés par le candidat à l'élection présidentielle du 9 avril, Abdelaziz Bouteflika, lors de ses différents meetings et sorties de proximité. Ce dernier a adressé des messages directs aux repentis à propos du dossier de leur prise en charge. «Des voix s'élèvent pour revendiquer des droits, disant que je ne leur en ai pas tous donné. Je leur dis que j'ai réussi à redresser la situation. Le peuple vous a accueillis à bras ouverts dans des situations difficiles. Cela au moment où vous (terroristes, Ndlr) avez détruit le pays. Vous (repentis, Ndlr), avez sali l'image de l'Algérie à l'étranger. Vous avez saccagé l'Algérie, que Dieu Le Tout-Puissant vous détruise», a-t-il lancé dans un meeting animé dans la wilaya de Tlemcen. Et d'enchaîner que les repentis et les terroristes doivent reconnaître leurs fautes et demander pardon au peuple. Après les repentis, Abdelaziz Bouteflika s'en est pris aux islamistes. Mettant en garde contre toute tentative d'utilisation de l'Islam à des fins politiques, le candidat Bouteflika avertira à partir de Sétif que «la politisation de l'Islam n'est plus de mise» laissant entendre qu'il préfère les laïcs aux islamistes. «Il se pourrait que les laïcs soient plus pratiquants que les islamistes.» M.Bouteflika s'explique: «Avec la politisation de l'Islam, on ne sait plus qui nous sommes. Nous ne sommes ni Amazighs, ni Arabes et pas plus des Européens». Quant à l'amnistie générale, le candidat Bouteflika a été catégorique: «Pas d'amnistie générale tant que les groupes armés n'ont pas déposé les armes», a-t-il affirmé à partir de Tamanrasset. En clair, il n'y aura pas d'amnistie avant la reddition de tous ceux qui sont sortis du droit chemin. Et de promettre à partir de la wilaya de Béjaïa d'éradiquer ceux qui ne veulent pas déposer les armes. Le président-candidat réaffirme poursuivre la politique de réconciliation nationale et, mieux encore, de l'approfondir. «Nos portes et nos coeurs sont ouverts.» Dans le même sillage, il déclare que le prochain mandat présidentiel sera «l'ère de la stabilité et de la paix définitive». L'accueil réservé par la population de Kabylie au candidat à sa propre succession a été incontestablement le moment fort de cette campagne. Abdelaziz Bouteflika le reconnaît en personne. «Maintenant je peux mourir tranquille», dira-t-il à Tizi Ouzou.