Photo : S. Zoheir De notre envoyé spécial à Guelma et Souk Ahras Amar Rafa Le candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika a, tout en réitérant son attachement à la politique de réconciliation nationale «quel qu'en soit le prix», définitivement fermé la porte à l'éradication, lors d'un meeting organisé à la maison de la culture Abdelmadjid Chaffaï de Guelma. Abdelaziz Bouteflika, qui a qualifié la politique d'éradication de «vieux sujet», a précisé qu'elle est appliquée uniquement à «la personne qui refuse de déposer les armes». Cependant, «si elle revient dans le droit chemin, nous lui ouvrirons les portes», a-t-il affirmé en substance, arguant que «les civilisations ne se construisent pas avec le sang». Il martèlera : «Assez de sang !» Et de souligner la volonté d'«ouvrir une nouvelle page et de faire en sorte que le prochain mandat sera celui de la paix et de stabilité durable». Auparavant, il avait été accueilli avec ferveur par une foule nombreuse. Lors du meeting, il a rendu hommage aux chouhada et moudjahidine de la wilaya, dont Souidani Boudjemaa et Salah Boubnider, mais aussi et surtout à l'ancien président Houari Boumediene. «Lorsque je marchais dans les rues de la ville, je me suis rappelé mon ami et collègue. J'aurais aimé qu'il soit à mes côtés», a-t-il affirmé d'emblée, sous un tonnerre d'applaudissement. «J'ai côtoyé et travaillé avec Boumediene, mais je ne sais pas si nous avons réussi ou échoué, l'essentiel est que le peuple était heureux en ce temps-là», a-t-il dit, rappelant la période du terrorisme au cours de laquelle «nous sommes venus pour sortir le pays de la crise et le remettre sur le chemin du développement». La conjoncture nationale et internationale était bien différente de maintenant, a soutenu M. Bouteflika, évoquant l'économie de marché, mais malgré cela, «nous avons tenté d'être toujours aux côtés des classes défavorisées». En soulignant être sur les traces de Boumediene, le candidat Bouteflika soutiendra avoir décidé que «l'unité nationale, l'intégrité territoriale et la dignité des Algériens seront intouchables». Revenant sur ses visites à Béjaïa et Tizi Ouzou, il a tenu à démentir les dires de certains observateurs selon lesquels il existe une déchirure en Algérie.«La déchirure n'existe que dans les pensées des ennemis de l'Algérie, qu'ils soient de l'intérieur ou de l'étranger, qui sèment des poisons et nous empoisonnent les esprits», a-t-il affirmé, avant de poursuivre que la population en Kabylie est unitaire. Pour ce qui est de l'élection prochaine, le candidat indépendant Bouteflika s'est adressé aux Guelmis, leur demandant de démentir les rumeurs selon lesquelles les Algériens ne s'intéressent pas à la politique. «Le 9 avril vous aurez à choisir entre différents programmes des candidats. Le futur président doit sentir qu'il a le soutien de la majorité du peuple non seulement à l'intérieur mais aussi pour pouvoir élever la voix à l'exténuer.» De leur côté, des citoyens ont fait part de leurs doléances au candidat, s'agissant notamment de la construction d'une liaison de chemin de fer, d'une grande mosquée et d'un hôpital. M. Bouteflika, tout en faisant la promesse que le projet du rail sera étudié, et que celui de l'hôpital sera liée à la présence de cadres gestionnaires et de spécialistes, a affirmé que la construction d'une grande mosquée sera à la charge des citoyens. Quant au budget des APC, il dira : «Je n'interviendrai pas dans les affaires des douars.» Après Guelma le candidat Bouteflika s'est rendu en campagne dans la wilaya de Souk Ahras où les citoyens lui ont réservé un accueil chaleureux.