Le dinar a subi une dévaluation d'un ratio allant de 10 à 20% par rapport à l'euro et au dollar. L'indice des prix à l'importation de marchandises en Algérie a enregistré une forte hausse, soit un taux de15,2% en 2008 par rapport à 2007, selon le rapport de l'Office national des statistiques (ONS). Durant l'exercice de 2008, les variations mensuelles des valeurs unitaires (prix à l'importation) ont toutes enregistré des hausses par rapport à 2007, selon la même source. Cette hausse des prix des produits importés fait suite à la hausse du taux de l'inflation allant de 4,3% à 4,5% durant les onze premiers mois de l'année 2008. En outre, le rythme d'inflation constaté a dépassé les estimations fixées. Il faut savoir que la hausse des prix des produits importés a été plus accentuée au premier semestre où l'indice des prix a connu une augmentation de 18,3% par rapport au même semestre 2007. Ce phénomène inflationniste a engendré aussi une perte de valeur de la monnaie. D'ailleurs, le dinar a subi des fluctuations importantes d'un ratio allant de 10 à 20% par rapport à l'euro et au dollar durant le deuxième trimestre de 2008 au premier semestre de l'année 2009. Indubitablement la monnaie nationale a connu une forte dévaluation, notamment par rapport à l'euro. D'autre part, cette dépréciation, qui a débuté au mois d'octobre 2008, s'est accentuée durant le mois de mars 2009. Soulignons dans ce sens que l'euro était coté à environ 95,25 dinars au début du mois de mars, alors qu'hier il était évalué à 102,96 dinars, selon les cotations de la Banque d'Algérie. Quant à la valeur du change du dinar par rapport au dollar elle a enregistré un léger fléchissement durant ce mois de mars, allant de 76,09 à 76,54 dinars. Il faut savoir au sujet de cette dévaluation du dinar par rapport à l'euro qu'en matière de répartition des importations de marchandises par zone géographique, l'ONS relève la part prépondérante de l'Union européenne (UE) avec 53% de la valeur des importations de marchandises, en hausse de 36,5% en 2008. Des chiffres qui confirment la dévaluation de la monnaie nationale par rapport à l'euro. De ce fait, on constate que la spirale inflationniste a entraîné des conséquences en cascade sur l'économie du pays. Avec l'envolée des cours des matières premières sur les marchés internationaux, la hausse du volume des importations de marchandises de l'Algérie a évolué de 31,7% par rapport à 2007. En valeur courante, le montant des importations est passé de 1916,8 milliards de dinars en 2007 à 2524,2 milliards de dinars en 2008. Au sujet des répercussions de ce processus sur l'économie nationale, et notamment sur le pouvoir d'achat du citoyen ainsi que sur l'activité des chefs d'entreprise, Abdelmalek Serraï, économiste, dira: «Cette dévaluation se répercute directement sur nos importations. Du fait que près de 67% de nos échanges commerciaux sont effectués avec les pays européens, cela engendrerait un manque à gagner conséquent pour les importateurs nationaux.» En outre, la chute du dinar pénaliserait l'activité des importateurs et entrepreneurs car, sur le long terme, la dévaluation va augmenter le coût des matières premières, se traduisant ainsi par une hausse des prix des produits finis. Par conséquent, il y aurait une diminution de la consommation avec un faible pouvoir d'achat. «L'impact est lié principalement à la dégringolade vertigineuse des prix du pétrole avec une baisse des recettes pétrolières de l'ordre de 42 milliards de dollars pour l'année 2009, ce qui ne suffirait pas à couvrir l'intégralité de nos importations», soulignera l'expert. Aussi, il est impératif de réduire la facture d'importation de certains produits afin de réguler les dépenses publiques. Face à une conjoncture volatile, il est nécessaire de mettre en oeuvre une politique structurelle visant à apporter des corrections dans la gestion à moyen et long termes. Pour ce faire, M.Serraï préconise un redéploiement des efforts pour stimuler la production nationale, seul moyen d'améliorer les conditions de vie du citoyen.