Cette rencontre est organisée par le Centre africain d'études et de recherches sur le terrorisme (Caert). Ayant pratiquement perdu le contrôle de leurs activités au niveau nord-africain notamment en Algérie, les groupes terroristes présumés affiliés à Al Qaîda se sont retranchés en masse, entre 2007 et 2008, dans le sud du pays. Et même au-delà des frontières où ils ont tissé des liens avec les réseaux de contrebandiers impliqués dans tous genres de trafics à l'image du trafic d'armes, de cigarettes et de drogue. C'est justement autour de ce sujet qu'un séminaire portant sur le crime organisé et le terrorisme a été organisé à Alger avec la participation de spécialistes de nombreux pays. Les travaux de ce séminaire se sont ouverts hier, à Alger, en présence d'experts africains, américains, espagnols ainsi que de l'Union européenne. Organisé par le Centre africain d'études et de recherches sur le terrorisme (Caert), ce séminaire a réuni les «points focaux» de cet organe rattaché à l'Union africaine (UA). La manifestation traitera du lien établi entre les groupes terroristes et les réseaux du crime organisé (qui est une source de financement pour Al Qaîda) ainsi que les mécanismes de lutte à dégager pour faire face à ce nouveau phénomène. Il va sans dire que la zone subsaharienne et le Sahel, plus particulièrement le nord du Mali, constituent des lieux de prédilection pour ces organisations criminelles. Contrôlée jadis par Mokhtar Ben Mokhtar qui fait le mort mais continue d'alimenter ses trafics, cette région est considérée actuellement sous la houlette de ce qu'on appelle Al Qaîda au Maghreb islamique. C'est katibet Tarek Ibn Ziad qui sévit le plus dans cette région avec la bénédiction des trafiquants. Des sources très au fait du dossier sécuritaire ont confié, dans ce contexte, que certains terroristes ont même établi des liens de parenté avec certaines tribunes maliennes pour mieux s'intégrer. Selon les mêmes sources, il existerait aussi des camps d'entraînement, y compris en Libye. Cela dit, la région du Sahel demeure un lieu très instable où l'insécurité règne. Elle est surtout sous le contrôle des organisations criminelles qui s'adonnent au trafic d'armes, et où Al Qaîda a trouvé un terrain propice pour exécuter ses plans de kidnappings. Pas moins de huit Européens sont détenus par cette pseudo-organisation terroriste qu'elle veut échanger contre les leurs. La participation de l'Europe dans ce séminaire intervient, à ne pas en douter, dans ce sens. C'est d'ailleurs toujours au Sud que des enlèvements sont opérés.