Les menaces terroristes et les ripostes mises en place en Afrique du nord et de l'ouest sont au cœur des discussions du séminaire thématique sur le terrorisme qui se tient depuis hier à l'hôtel Hilton d'Alger. Les travaux à huis clos de cette rencontre de concertation, co-organisée par le Centre d'études stratégiques de l'Afrique (Cesa), organisme américain, et le Centre africain pour les études et la recherche sur le terrorisme (CAERT), organe dépendant de l'Union africaine, s'étaleront sur cinq jours. Selon M. Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, ils doivent déboucher sur “des mesures très concrètes et adaptées à l'espace transsaharien, susceptibles d'enrayer les agissements terroristes dans cette partie de l'Afrique”. Pour le Cesa américain, l'objectif du séminaire est de “développer les capacités de lutte antiterroriste des Etats et organisations africaines, de renforcer la prise de conscience des menaces et des vulnérabilités de la région transsaharienne et d'accroître l'efficacité des actions de contre-terrorisme déjà engagées”. Cette initiative démontre tout l'intérêt que portent actuellement les USA à la lutte contre le terrorisme en Afrique subsaharienne, où l'organisation d'Oussama Ben Laden tente de s'implanter. Les Américains savent que sans une concertation et une coopération poussées avec les Etats de la région, il serait difficile sinon impossible d'enrayer la menace. C'est là qu'entre en jeu le Caert, créé au sein de l'Union africaine et dont le siège se trouve à Alger. Conscient du rôle que pourrait donc jouer cette institution, les Américains veulent jeter les bases d'une coopération à l'image de ce qui se fait actuellement entre le Caert et d'autres organismes de recherche internationale dans le domaine de la prévention et la lutte contre le terrorisme. À travers leur ambassadeur à Alger, M. Richard Erdman, les Etats-Unis ont d'ailleurs salué hier “le travail accompli par le Caert”. “Nous sommes ravis de la coopération qui existe entre le Caert et le Centre d'études stratégiques sur l'Afrique du ministère de la Défense” américain, a ajouté M. Erdman dans une courte allocution prononcée à l'ouverture des travaux du séminaire. De son côté, le directeur du Cesa, le général américain à la retraite, Carlton W. Fulford, a remercié l'Algérie, l'Union africaine (UA) et son centre de prévention et de lutte contre le terrorisme pour la tenue de ce séminaire, qui sera, selon lui, “l'occasion de discuter de questions fondamentales pour la stabilité, la prospérité et la croissance en Afrique”. Dans son intervention, M. Messahel a, surtout, tenu à rappeler que “l'Afrique a, très tôt, perçu le caractère d'extrême dangerosité du terrorisme et fait valoir que ce fléau ravageur constituait un phénomène global appelant une riposte tout aussi globale”. Pour lui, l'importance de l'établissement de telles passerelles de partenariat “n'est plus à démontrer” et “ces avancées devront être consolidées par le biais notamment d'un dialogue permanent et d'une coopération mutuellement bénéfique”. Le représentant algérien a mis en exergue “l'importance du processus d'évaluation de l'état de la menace de ce phénomène aux niveaux national, régional et continental”, estimant que c'est de cette évaluation que “découleront les actions à mettre en œuvre pour prévenir et lutter efficacement contre le terrorisme” dans cette partie de l'Afrique. Cependant, M. Messahel a tenu à considérer que d'autres thèmes d'importance doivent être pris en compte dans toute action de prévention, tels la police et le contrôle aux frontières, le contrôle des documents de voyage et la circulation des personnes et des biens. Hamid SaIdani