Le représentant de Ali Fawzi Rebaïne a affirmé avoir déposé 30 recours auprès de la Commission de surveillance de l'élection présidentielle. «Les récentes affirmations du coordonnateur de la Commission politique nationale de surveillance de l'élection présidentielle, Mohamed Teguia, sont fausses» ont soutenu, hier, à l'unanimité les représentants des candidats de Djahid Younsi, Ali Fawzi Rebaïne et de Mohamed Saïd, lors d'une réunion tenue au siège du parti AHD 54, à Alger. Les membres de cette commission, au nombre de 25, représentant chacun un parti politique agréé et les six représentants des candidats en lice pour la présidentielle d'avril 2009 ne se sont jamais réunis pour discuter des problèmes auxquels les cinq candidats sont confrontés sur le terrain, affirment-ils. Aucune rencontre nationale n'a été tenue depuis l'installation de la commission, ajoutent-ils. «C'est un véritable blocage», dira Rachid Lerari, représentant du candidat Mohamed Saïd, avant d'ajouter que «devant cette situation, on a essayé, à maintes fois, de rencontrer le Premier ministre, en tant que premier responsable de cette élection, pour exposer nos préoccupations, mais sans résultats». Idem pour les requêtes écrites, «Ahmed Ouyahia n'a donné aucune suite à nos revendications», dira Abdesslam Kessal, représentant du candidat Djahid Younsi. Dans le cas où la situation persiste, les cinq candidats comptent adresser une requête au premier magistrat du pays, bien qu'il soit postulant à cette échéance électorale. «Nous n'avons aucun complexe à ce sujet, Abdelaziz Bouteflika a deux statuts: celui de président de la République et celui de candidat à la présidentielle», dira M.Lerari. Pour Mohamed Sediki, représentant de Ali Fawzi Rebaïne, la Commission politique nationale de surveillance de l'élection présidentielle n'est rien d'autre qu'«une commission de soutien pour Abdelaziz Bouteflika». «Son refus de répondre favorablement à nos requêtes n'est qu'une manière de gagner du temps», soutiendra M.Sediki qui preuve à l'appui, brandira une liasse de communiqués. «Voici les 30 recours qu'on a adressés à Mohamed Teguia sans aucune suite», clamera-t-il. Toujours au registre des plaintes, les représentants des cinq candidats ont dénoncé également l'utilisation des moyens de l'Etat avant et durant la campagne électorale au profit du candidat Bouteflika. «Les moyens de l'Etat ne doivent pas être utilisés au service d'un seul candidat. La crédibilité de l'élection en prend un sacré coup», ont-ils souligné. Quant aux dépassements, les conférenciers soulignent le non-respect des espaces réservés à l'affichage et la violation des article 177 et 179 du Code électoral interdisant l'instrumentalisation des entreprises commerciales à des fins politiques, notamment en faveur d'un candidat et l'utilisation des établissement publics en faveur de M.Bouteflika. Ils ont également dénoncé le favoritisme dans l'attribution des salles et des lieux des meetings pour ce même candidat. Que feront les cinq candidats au cas où ces entraves demeurent? Iront-ils jusqu' à annoncer leur retrait de la course? comme l'a laissé entendre Ali Fawzi Rebaïne à partir d'Oran. A l'exception de M.Sediki qui a affirmé que «tout est possible d'ici le 9 avril», les autres représentants ont été vagues dans leurs réponses.