«L'argent a tout faussé dans la pratique politique dans notre pays.» C'est ce qu'a déclaré hier à Tlemcen, lors d'un grand meeting populaire, le candidat indépendant à l'élection présidentielle du 9 avril, M.Mohamed Saïd. Selon lui, ces hommes politiques qu'on voit aujourd'hui sur la scène nationale sont des personnes qui ne se servent de la politique qu'à des fins personnelles. «Dans ces conditions, ceux qui vont nous gouverner demain ne seront pas mieux que ceux d'aujourd'hui et d'hier», a-t-il lancé sous les applaudissements de l'assistance qu'il a invitée à s'exprimer ce 9 avril pour changer ce qui peut l'être. Pour lui, le bon politicien est celui qui sert le peuple en se servant de ses propres moyens et en sacrifiant, au besoin, ce qu'il a et non celui qui utilise l'argent du peuple à des fins strictement personnelles. De ce fait, la société est selon lui en danger et ceux qui vont acquérir demain le pouvoir seront ceux qui font de l'argent leur seul objectif (Berlusconi l'Italien et Hariri le Libanais). Dans ce contexte, le candidat indépendant Mohamed Saïd a plaidé pour l'ouverture du champ politique qui permette l'émergence des compétences en la matière. «La fermeture du champ politique a produit ce que nous voyons aujourd'hui», a-t-il encore ajouté. Evoquant les hommes politiques algériens qui ont inscrit leurs noms dans l'histoire, l'orateur a indiqué qu'il y a des hommes qui méritent qu'on érige des statues à leur effigie à travers tout le territoire national. Parlant de corruption, M.Mohamed Saïd a indiqué que ce fléau lui fait peur car on a fait de celle-ci une culture au point de devenir une chose normale. Cela avant de souligner toute l'importance du projet de changement qu'il compte soumettre à la population le jour du vote. «Je suis porteur d'un projet de société et je suis entré dans l'élection présidentielle en sachant que les chances ne sont pas égales entre les candidats, mais je m'y suis aventuré pour tenter et essayer d'apporter ma part des choses pour dire que le changement est possible», a-t-il souligné. Il a également parlé des problèmes de la société qui ont accompagné le parcours du développement de la nation, marqué par «l'ultraconsidération» pour l'argent au détriment des valeurs sociales et morales de la société. «Il faut que je vous dise la vérité», a-t-il dit à l'adresse de l'assistance composée de femmes, d'hommes, de jeunes et moins jeunes. Il a expliqué, par ailleurs, que «ce qu'attend le peuple de nous c'est de ne pas nous contenter de critiquer mais de donner des solutions et lui montrer la voie de la paix». Ainsi, ce qui manque aux Algériens selon sa plaidoirie c'est de vivre dans la dignité dans leur pays. Sur un autre plan, l'animateur du meeting a déclaré que la justice n'a que peu d'existence en Algérie car il y a, selon ses termes, des gens de cette institution qui ne font pas leur travail, et se servent de la justice et utilisent la loi à leurs fins. «La justice est malade car la société est malade», a-t-il tranché. Regrettant cette réalité pour le pays, Mohamed Saïd a suggéré de promulguer une loi qui garantisse l'autonomie des juges et les protège contre toutes formes de pressions. Cela étant, le candidat à l'élection présidentielle a souligné au début de son meeting la place qu'occupe la wilaya de Tlemcen dans l'histoire du pays avant de rappeler et de rendre hommage aux deux héros de la guerre d'Algérie, Amirouche et Si El Haouès, qui sont morts loin de leurs régions et qui se sont révoltés non pour libérer leurs villages mais l'Algérie tout entière. Et de rappeler que l'unité nationale est un acquis à préserver. Dans une halte matinale dans cette wilaya où il a visité l'école Dar El Hadith, le candidat Mohamed Saïd a exprimé sa reconnaissance pour le rôle qu'ont joué les grands scientifiques et savants dans la construction de l'Algérie.