Selon lui, ces hommes d'affaires sont quelque 100.000 en Europe et le montant de leurs investissements se chiffre à 43 milliards de dollars. Le candidat indépendant à l'élection présidentielle du 9 avril prochain, Mohamed Saïd, a plaidé hier pour une nouvelle politique de l'émigration. Lors d'un meeting populaire organisé au niveau de la Maison de la culture de Béjaïa, il a indiqué que les Algériens installés à l'étranger et notamment la France, méritent un meilleur regard que celui qu'on leur accorde actuellement. Rappelant les conditions dans lesquelles ont émigré les Algériens durant les années qui ont suivi l'indépendance du pays, l'ex-cadre du ministère des Affaires étrangères a noté que l'Algérie doit être sensible à cette frange de la population pour ce qu'elle a payé comme tribut pour la libération du pays, citant au passage les événements d'Octobre 1961 en France. Ainsi, Mohamed Saïd a plaidé pour une politique claire à l'intention de ces Algériens. Comment? «On commence par un retour sélectif qui concerne les cadres dont le pays a grandement besoin», a-t-il précisé soulignant que tous les moyens à même de leur permettre de bien contribuer au développement du pays seront mis à leur disposition. La deuxième étape de la politique de M.Mohamed Saïd consiste en l'encouragement des entrepreneurs ayant des capitaux à l'étranger. Selon lui, ces hommes d'affaires sont quelque 100.000 en Europe et le montant de leurs investissements est de 43 milliards de dollars. «Puisqu'on a ouvert notre économie, on commence par donner, pour tout projet d'investissement, la priorité aux Algériens qui se trouvent à l'étranger et qui veulent investir dans leur pays», a-t-il expliqué. Pour ceux qui sont installés avec leurs enfants et famille et qui ne veulent pas rentrer au pays, Mohamed Saïd a dit qu'il envisage de leur ouvrir les portes et de leur donner les moyens pour servir le pays et contribuer à sa construction. Il a, par ailleurs, appelé cette communauté, à laquelle il n'a pu rendre visite dans le cadre de la campagne électorale faute de moyens, à réfléchir sur l'avenir du pays. Le candidat Mohamed Saïd a, en outre, souligné le rôle des associations qui activent à l'étranger pour la consolidation des valeurs sociales les Algériens établis à l'étranger. «L'Etat doit les aider pour continuer d'exister et continuer dans leur noble mission», a-t-il déclaré. L'autre sujet évoqué longuement par l'orateur est celui inhérent à la langue amazighe. Devant un public attentif, il a indiqué que cette revendication appartient à tous les Algériens. C'est donc à partir de Bgayet que ce candidat a appelé à la préservation de l'unité nationale en évoquant une armada de noms issus de la région de Kabylie qui ont arraché l'Algérie aux Français comme Abane, Amirouche, Fathma Nsoumer. Ville historique, wilaya connue dans l'histoire pour sa contribution à la civilisation humaine et actuellement très connue pour sa défense des causes justes comme la liberté et la démocratie, Mohamed Saïd regrette le fait que la wilaya de Taous Amrouche ait été marginalisée par les politiques de développement initiées auparavant. «Je l'ai remarqué cette marginalisation durant ma tournée dans les différentes wilayas mais il faut aujourd'hui donner la même importance à toutes les régions», a-t-il dit dénonçant le responsable qui a déclaré dernièrement qu'il est temps de construire Béjaïa. Il a appelé, dans ce contexte, à rattraper le retard en changeant les méthodes car «je doute de l'intention de ce responsable qui a fait coïncider ses propos avec la campagne électorale», a-t-il signifié. Cela relève à ses yeux du manque de respect pour la population à qui on promet des choses sans jamais les tenir. «On nous promet aujourd'hui ce qu'ils n'ont pas fait depuis dix ans et leurs promesses sont les mêmes et l'exécution n'est que rarement de mise», s'est-il indigné en rappelant qu'un responsable avait déclaré en 2004 déjà que les candidats à la présidentielle de 2009 sillonnent le pays en utilisant l'autoroute Est-Ouest. Faisant le tour des problèmes de la société, l'orateur a fini par dire qu'il y a une négligence et un gaspillage de l'énergie humaine qui touche les deux tiers de la population, qui sont les jeunes, lesquels sont victimes de tous les fléaux. «Ceux qui n'ont pas su gérer les affaires du pays doivent laisser la place à des gens plus compétents», a-t-il encore souligné. Le candidat a animé un autre meeting dans la wilaya de Batna où il a abordé plusieurs questions relatives à l'actualité nationale.