La banque mondiale indique que l'Algérie maintiendra un taux de croissance positif en 2009 et 2010. Décidément, l'Algérie est sous une bonne étoile. Et peut-être plusieurs d'ailleurs, à voir la chance qu'elle a. En plus d'être épargnée par la pire crise économique qu'a jamais connue l'humanité, le pays s'offre le luxe que beaucoup de pays rêveraient de s'offrir qui est de maintenir un taux de croissance positif pendant les prochaines années. C'est ce que révèle le dernier rapport de la Banque mondiale publié hier. Ce dernier indique, qu'en dépit d'un contexte de détérioration rapide de la situation économique et financière à l'échelle mondiale, l'Algérie figure parmi les pays qui semblent «tirer le mieux leur épingle du jeu» en maintenant un taux de croissance positif en 2009 et 2010. Ce rapport intitulé «Perspectives économiques mondiales 2009» et récemment actualisé, précise que nonobstant le recul de l'activité mondiale de 1,7%, la croissance en Algérie reste positive avec une augmentation de 2,2% en 2009 et même de 3,5% en 2010. Des taux qui dépassent quelque peu le taux de croissance moyen de l'ensemble des pays en développement, statué à 2,1%. A l'échelle africaine, cette institution financière internationale constate que la croissance de l'Algérie dépasse de loin celle de la première puissance économique du continent noir, à savoir l'Afrique du Sud, pour laquelle est prévu un taux de croissance de 1% en 2009 et 3,1% pour 2010. Ainsi, le pays a pu «tirer son épingle du jeu» et profité, quoique «indirectement et involontairement», du crash financier et économique mondial. Un des effets avantageux de cette crise réside dans le fait que l'Algérie attire de plus en plus les flux d'investissements étrangers. Cette «réorientation» des capitaux a été également favorisée par l'important potentiel de croissance en Algérie qui se voit maintenu, si ce n'est en hausse, malgré le ralentissement économique mondial. De ce fait, le pays est devenu, en l'espace de quelques mois, la destination fétiche des capitaux étrangers et devrait encore le rester pendant quelques années, à voir les prévisions de la BM. Des prévisions pas du tout étrangères au grand argentier du pays, Karim Djoudi, qui fut l'un des premiers à dire que la crise financière allait profiter à l'Algérie. En effet, le ministre, avait affirmé au mois d'octobre de l'année dernière, alors même que la crise commençait à s'installer aux quatre coins du monde, que l'Algérie allait bénéficier des retombées de la crise. Il est même allé jusqu'à dire que «l'Algérie pourrait être la destination favorite des opérateurs économiques étrangers, même ceux qui se sont vu obligés de baisser rideau ailleurs» avait-il déclaré à la suite d'une analyse approfondie de la situation ou était-ce un coup de chance? Nul ne le sait. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il avait vu juste sur ce point. Et il est aisé de constater cela sur le terrain. Depuis quelques mois, les délégations d'hommes d'affaires étrangers n'arrêtent plus de défiler dans la capitale. Américains, Allemands, Français, ou encore Italiens et Canadiens, les businessmen arrivent, affichant des visages crispés, pour repartir ensuite le sourire béat. Certains d'entre eux n'ont pas hésité à dire que l'Algérie constitue une aubaine pour relancer l'économie de leur pays, à l'instar de l'Américain Donald DeLine, qui était récemment à la tête d'une délégation de businessmen US à laquelle participait l'ancien ambassadeur des Etat-Unis en Algérie, Richard W.Erdman, en tant que conseiller, mais aussi en tant que représentant de sa propre société. Les Allemands sont, eux aussi, venus en force ces deux dernières années. Et pour cause, l‘enjeu en vaut bien la chandelle. Un pactole de 150 milliards de dollars est mis sur la table au moment où les économies du monde chavirent dans la crise financière. Un élément qui joue en faveur de notre pays plus que jamais. Et cela le ministre des Finances l'a bien saisi. «La liquidité financière et la capacité de remboursement de sa dette extérieure confortent la position de l'Algérie et constituent des éléments d'attraction pour les investisseurs étrangers», avait-il déclaré aux prémices de la crise. Selon lui, en plaçant son argent en Algérie, l'investisseur étranger, confronté au manque de visibilité et d'assurance dans les marchés internationaux, est assuré de la rentabilité de son projet. Des atouts majeurs pour le pays donc, qui ne lui reste qu'à profiter de cette occasion à laquelle il n'avait jamais rêvé.