Etant parmi les premiers candidats à aborder le problème de la surpopulation urbaine, le candidat Mohamed Saïd a, en quelque sorte, innové. Ainsi, Mohamed Saïd, candidat indépendant à l'élection présidentielle du 9 avril a proposé, jeudi, à Oran, la délocalisation de la capitale algérienne. Lors d'un meeting populaire tenu dans la capitale de l'Ouest, le candidat a indiqué que le problème de la surpopulation urbaine est un problème majeur dont souffre la nation. Pour résoudre, notamment le problème de la capitale, il envisage de la délocaliser dans le sud du pays, proposant la construction d'une capitale administrative et politique d'un million d'habitants, s'il est élu président. Selon lui, ce projet demande un investissement de quelque 6 milliards de dollars et un délai de réalisation de 5 ans. Cette démarche est, selon l'orateur, plus que nécessaire d'autant plus que 90% des Algériens vivent dans seulement 10% du territoire national et sont concentrés au nord du pays et sur le Sahel. Aussi, selon Mohamed Saïd, cette population est appelée à connaître une courbe ascendante dans les années à venir. Cependant, Mohamed Saïd dit qu'il laisse le choix final aux experts en la matière pour designer le site exact pour l'implantation de la nouvelle capitale de l'Algérie qui doit répondre aux normes internationales en la matière. L'autre problème évoqué par le candidat est celui lié à la crise «aiguë» du logement. Dans son intervention, Mohamed Saïd a déclaré que son programme réserve la priorité à ce secteur vital de la vie sociale. Il axe ainsi son projet sur la régularisation des cas des 2 millions de logements vacants dont la majorité appartient à des particuliers, les constructions de l'inachevées comprises. Dans son exposé, le candidat indépendant a indiqué que les émeutes et autres irrégularités qui caractérisent la distribution des logements sont dues au manque de transparence. «On ne veut pas distribuer dans la transparence totale et si la transparence dans l'établissement des listes de bénéficiaires était assurée, il n'y aurait pas de problèmes», a-t-il souligné avant d'ajouter que les autorités concernées n'ont pas le courage suffisant pour assurer cette transparence et rendre des comptes au peuple. «Pour que cela soit de mise, il faut que le peuple élise en toute liberté et transparence ses élus et non que les élus s'autoélisent», a-t-il enchaîné. Dans ce contexte, l'orateur a regretté le recul et la détérioration qu'ont connus les villes algériennes et ce, depuis plusieurs années. La crise de l'eau, thème qui ne revient que rarement dans les discours des candidats, est abordée longuement par le candidat indépendant, Mohamed Saïd. Son programme concernant ce chapitre consiste à multiplier les stations de dessalement d'eau de mer, la construction de barrages etc. C'est à partir d'Oran que l'orateur a invité à l'amélioration du pouvoir d'achat des Algériens. Il est judicieux selon lui, de penser au citoyen par de simples procédures comme la réduction des prix de l'eau, du gaz et de l'électricité ainsi que par l'amélioration des moyens et conditions de transport. «Il faut que le responsable politique pense sur le long terme, planifie et propose des solutions avant même que la crise n'advienne», a-t-il plaidé. Cela avant de mettre en garde contre une crise sur tous les plans qui ne manquera pas de se produire avec la fin des ressources de pétrole. Par ailleurs, M.Mohamed Saïd est revenu, hier, lors d'un meeting à Annaba, sur le chômage, la pauvreté, la crise du logement, la crise de confiance entre gouvernants et gouvernés, la corruption ainsi que d'autres sujets. Il a réitéré sa position concernant le régime parlementaire qu'il préfère à celui présidentiel. Par ailleurs, le candidat indépendant a plaidé pour le rétablissement de la justice sociale, de la couche moyenne et de la légitimité populaire. Après avoir dressé un tableau noir de la situation politique, économique et sociale du pays, Mohamed Saïd a appelé les citoyens à marquer un tournant décisif dans l'histoire du pays ce 9 avril en s'exprimant pour le changement. Il a mis dans ce sens en exergue la nécessité d'un changement en urgence pour éviter l'explosion dont les signes sont perceptibles, comme les dernières violences dans les stades et les marches de ces derniers jours dans quelques régions du pays, allusion à la marche du FFS à Tizi Ouzou.