Désormais leur point de fixation sera le Mondial qu'ils disputeront dans 7 mois. La déception se lisait, jeudi après-midi, sur le visage des joueurs algériens de l'équipe nationale de football des U17. Normal, ils venaient de perdre le match qu'ils voulaient à tout prix gagner. Et il ne s'agissait pas de n'importe quelle rencontre. Ces jeunes-là venaient d'être défaits dans une finale d'une compétition continentale. Cette déception n'avait pas lieu d'être même si dans un certain sens on la comprenait. La défaite a été concédée lors de l'ultime match d'une grande épopée commencée il y a deux ans de cela lorsqu'ils avaient été regroupés, en permanence, dans la première Académie du football de la FAF. Deux années durant lesquelles ils n'ont pas cessé de travailler sous la direction de leur staff technique composé de Athmane Ibrir, Hakim Meddane et Nouri Layachi. 24 mois d'efforts, loin des leurs puisqu'ils étaient internes, au lycée sportif de Draria où leur étaient prodigués des cours pour leur éducation et leur instruction. Cette équipe-là entrera dans l'histoire comme ayant été la première à ouvrir l'ère des Académies du football en Algérie, une sélection où le premier mot d'ordre est de consentir des sacrifices pour progresser et l'un des plus importants sacrifices a été d'avoir accepté d'être aussi longtemps loin des leurs. Connaissant la mentalité de l'Algérien qui aime bien être auprès de ses parents à tout moment, on comprend que ces jeunes ont dû énormément souffert pour être restés si longtemps loin de leur cocon familial. Elle fera aussi date pour être la troisième sélection nationale de football à avoir atteint une finale d'une compétition internationale après celle des seniors lors de la CAN de 1990 et celle des féminines qui avait remporté la Coupe arabe des nations, il y a deux ans de cela. Et en plus de la finale qu'ils ont disputée jeudi, les U17 algériens ont réussi à se qualifier pour la phase finale de la Coupe du monde de leur catégorie qu'ils disputeront en octobre et novembre prochains au Nigeria. Il y a là assez d'arguments pour faire le contrepoids à la défaite de la finale, d'autant que, comme nous le disons par ailleurs, cet échec a été consommé contre une équipe de Gambie dont on n'est vraiment pas sûr qu'elle ait aligné des joueurs âgés tous de moins de 17 ans. Entamée il y a deux ans, cette aventure ne doit pas s'arrêter à cette finale. Le processus est enclenché et va se poursuivre. «Nous allons continuer à travailler, a déclaré, l'entraîneur Athmane Ibrir. Les jeunes vont reprendre dès samedi les cours au lycée et les entraînements se poursuivront comme si la compétition de la CAN n'avait pas eu lieu. D'ailleurs, ils restent plus que jamais, concernés par le championnat juniors qu'ils disputent en interrégions.» Ces U17 ont désormais en point de mire, le Mondial, et le coach national nous a assuré que tout est programmé jusqu'au début de cette compétition. «Je peux vous donner tout ce qui nous attend comme travail, comme journées de repos et les matchs que nous allons disputer pour préparer cette échéance. Même durant le mois de Ramadhan nous n'allons pas diminuer notre effort. Il s'agit d'une Coupe du monde et nous comptons bien ne pas y aller en simples touristes.» Le Mondial passé, ces U17 seront intégrés, en regroupement permanent dans la catégorie supérieure, celle des U19 appelée à préparer la CAN et le Mondial 2011 de cette catégorie. Ils seront remplacés par une autre académie des U17 qui est en action depuis presque un an et qui préparera leurs prochains Mondial et CAN. Quant à savoir si ces jeunes qui viennent disputer une finale de CAN seront toujours là, la réponse ne peut être que oui. Quelques-uns d'entre eux ont tapé dans l'oeil de recruteurs de clubs étrangers qui n'ont pas caché qu'ils voulaient les prendre. Il faudra pour cela qu'ils attendent que ces jeunes atteignent l'âge de 18 ans, ensuite il est sûr que la FAF saura se couvrir de toutes les garanties pour que ces jeunes soient au service de leur équipe nationale.