Plus que deux jours de campagne officielle pour la présidentielle du 9 avril. Ce dernier week-end a été marqué par une effervescence qui témoigne d'un intérêt particulier pour ce scrutin. D'un calme plat au départ, la campagne a fini par prendre son envol, dominée jusque-là par les partisans de la participation, dont essentiellement les défenseurs du président sortant, servi par une direction de campagne des plus efficientes sous la houlette du député O.Alilat. L'entrée en scène des opposants au scrutin a donné un peu plus de piquant à l'événement. Le FFS, le RCD sortent de leur réserve pour tomber à bras raccourcis sur tous ceux qui bougent. Usant d'un verbe virulent les partisans du boycott et ceux qui ont finalement dégelé leurs activités sont affolés par le risque d'une participation massive. C'est du moins la lecture qu'on peut faire de cette agitation sur fond d'un discours qui n'a jamais eu d'égal sur le plan de la virulence. Les partisans de la participation continuent, vaille que vaille, à se rapprocher de la population usant d'une pédagogie qui suscite de l'estime. Loin de répondre à l'insulte et aux actes les touchant de près, ils mènent une campagne propre sur fond d‘un discours qui se veut porteur. Axant essentiellement leurs propos sur la nécessité de participer au scrutin du 9 avril, les représentants de candidats en lice tentent de transmettre un message d'espoir quant à un avenir proche pour la région. Tous les moyens sont mis en oeuvre pour convaincre. A ce titre, le staff directionnel de Bouteflika passe pour être champion en la matière. La stratégie semble porter ses fruits puisque les permanences ne désemplissent pas. Dans la rue, le simple citoyen comprend l'événement et le considère à sa juste valeur. «Je vais voter pour la continuité car rien ne peut se faire sans la stabilité et la paix», affirme Mohand citant l'exemple du changement permanent des autorités locales. «On vote pour une équipe aux commandes locales et dès qu'elle commence à prendre la mesure de la situation, une autre arrive à sa place». Comme lui, il y a beaucoup de gens qui considèrent la chose ainsi. D'autres disent vouloir voter mais tout juste pour exprimer le mécontentement. Saïd est de ceux-là. «Je vais accomplir mon droit de dire à ma manière mon mécontentement.»