L'heure est au passage à la vitesse supérieure. A un peu plus d'un mois du jour du scrutin de la présidentielle, la région de Kabylie se distingue encore une fois par son avance sur les autres régions du pays. Cette région, en total désaccord avec le pouvoir central, est, avant l'heure, sujette aux convoitises des protagonistes d'un scrutin dont la campagne s'annonce déjà des plus électriques. Alors que les archs, force qui continue à dominer les débats en Kabylie, semblent déjà atteindre leur vitesse de croisière dans leur campagne de rejet en multipliant les sorties sur le terrain, les partisans du boycott et ceux de la participation n'entreront véritablement en action qu'à partir de ce week-end qui s'annonce particulièrement chargé à Béjaïa. En effet, les délégués de l'Interwilayas, revigorés par le succès de leurs derniers meetings, auront à rencontrer la population de Fénaâ à l'effet de la sensibiliser pour le rejet de la présidentielle du 8 avril. Cela, en sus de la préparation, active de la campagne d'affichage, présentement au centre des préoccupations. L'autre parti, opposé à la tenue de ce scrutin, en l'occurrence le FFS, entreprend la concertation dès aujourd'hui à Melbou. Ce conclave qui réunira l'ensemble des élus du parti à travers le territoire national sera axé, à ne pas en douter, sur les questions de l'heure, notamment, la présidentielle du 8 avril. Même si, du côté officiel, on se refuse à confirmer un ordre du jour allant dans ce sens, il n'en demeure pas moins qu'une rencontre d'une telle envergure ne peut pas y être sans avoir à aborder des sujets aussi importants. L'autre point sur lequel déborderont les conclavistes, reste le calendrier de sorties sur le terrain en gestation depuis la conclusion de l'accord additionnel entre les archs dialoguistes et le chef du gouvernement. Mais on croit savoir que les élus du FFS débattront de la question de l'organisation technique du scrutin. Comme aux législatives de mai 2002, le FFS, parti majoritaire aux commandes de près de la moitié des municipalités de la Kabylie, est appelé de nouveau à organiser une élection à laquelle il est opposé. Du coup on parle d'une volonté de rééditer le scénario des législatives qui a valu, pour rappel, des poursuites judiciaires à l'encontre de plusieurs présidents d'APC qui s'étaient illustrés à l'époque, par leur «désengagement», ou «refus» de préparer le scrutin. Pour l'heure, il est prématuré de pronostiquer une quelconque option. Mais il est sûr que le FFS n'a d'autre choix que d'opter pour un boycott actif ou passif. Côté des participants, l'heure est au passage à la vitesse supérieure. Après avoir réussi à dépasser l'écueil de la collecte des signatures, on s'attèle désormais, à la préparation de la campagne électorale en vue d'engranger le maximum de participations par un vote, au profit des candidats respectifs. En l'absence du règlement juridique du cas du FLN, c'est la coordination des comités de soutien, dirigée par Mme Yahiaoui qui prend le relais en procédant à l'ouverture d'une permanence électorale d'Ali Benflis à la cité Tobbal dans la ville de Béjaïa. Même cas de figure chez les partisans de Bouteflika auxquels s'ajoute dé-sormais, le soutien de l'UDR dont la représentante locale, Mme Aoudj ne jure que par une campagne active au profit du candidat Bouteflika. Chez Taleb, Sadi et Louisa Hanoune, l'heure est à la réflexion sur la meilleure stratégie de « tirer la couverture à soi », en amenant l'électeur à glisser le jour «J» le bulletin de vote dans l'urne. Dans une région connue pour son abstentionnisme et face au rejet actif des archs, la tâche ne sera pas aisée pour les partisans des candidats en course. D'ores et déjà, la lutte entre les protagonistes s'annonce des plus serrées. Pourvu que toute cette fièvre ait lieu dans un cadre pacifique