La région de Basse Kabylie a vécu ces deux premiers jours sans grands incidents. Les actions inscrites par les deux protagonistes se sont déroulées globalement dans le calme, éloignant par-là le spectre de la violence qui hantait les esprits depuis quelques semaines. Si du côté du mouvement citoyen l'heure était à la démonstration de rue, avec, cependant, beaucoup d'appréhensions devant la position affichée par les pouvoirs publics quant à l'interdiction de toute action antivote durant la période de campagne officielle, il n'en est pas de même pour les partis en lice qui ont préféré le travail de proximité. Même si pour l'heure la menace de voir resurgir des foyers de tension et de troubles a été évitée avec la position de tolérance observée en fin de compte par les autorités, il est, en revanche, désolant de constater l'exploitation faite des actions des ârchs par les individus malintentionnés pour squatter des logements sociaux, comme ce fut le cas jeudi à Seddouk. En effet, plusieurs chefs-lieux de communes de la wilaya de Béjaïa ont vibré au rythme de marches dont le moins qu'on puisse dire n'ont pas connu une grande mobilisation, mais se sont, cependant, déroulées dans le calme et la sérénité. C'est ainsi que les villes de Sidi Aïch, Akbou, Souk El-Thenine, Adekar, Seddouk, Tazmalt et Akfadou ont connu diverses manifestations marquant le rejet des élections du 10 octobre prochain. Ces actions décidées lors du conclave de l'interwilayas ont été appuyées par des grèves d'une heure, le temps de leur déroulement. Au cours des meetings et autres prises de parole, les animateurs des coordinations affiliées à la Cicb sont revenus longuement sur «la nécessité de bouder les urnes tant que la plate-forme de revendications d'El-Kseur n'est pas satisfaite». L'argumentation de rejet des élections a été largement expliquée aux citoyens présents sur les lieux. L'occasion a été saisie également pour proclamer «la mise en quarantaine des candidats» conformément à la décision adoptée par l'interwilayas lors de son dernier conclave à Semaoun. De leur côté, les partis en lice ne sont pas restés en marge de l'événement en marquant, à leur manière, le début de cette campagne officielle. Plusieurs actions ont été initiées dans ce sens par, notamment, le FLN et le FFS. Ainsi le Front de libération nationale a ouvert sa campagne pour le scrutin des locales, hier, dans la ville de Sidi Aïch où M.Mouzaoui, député et responsable de la mouhafada de Béjaïa, accompagné de Azzedine Abdelmadjid du BP ont rencontré les candidats et les cadres du parti au siège de la kasma. La délégation a ensuite effectué une tournée dans les artères de la ville agrémentée d'un échange de points de vue avec les commerçants et les citoyens. Les mêmes contacts de proximité ont eu lieu dans la localité d'Amizour. Au niveau du FLN on n'écarte pas l'organisation de grandes sorties publiques dans les prochains jours. Notons la réouverture du siège de la wilaya qui a été saccagé la semaine dernière. Pour le Front des forces socialistes, l'heure était, hier, à la reprise de confiance. Les retraits annoncés çà et là n'ont, apparemment, pas influé sur la détermination du parti d'Aït Ahmed d'aller de l'avant. Parallèlement au grand meeting populaire animé à Kendira par les candidats de cette municipalité, d'autres actions de proximité, ont été, à notre connaissance, très riches durant ces deux premiers jours de campagne électorale. Les permanences électorales du FFS commencent à retrouver l'ambiance des grands rendez-vous. Une effervescence particulière y a régné durant ce week-end.