La grève des maîtres assistants de la santé entame son troisième jour. Un rassemblement est prévu aujourd'hui au Centre Pierre et Marie Curie d'Alger. Vent de colère chez les blouses blanches. Le Syndicat national des maîtres assistants en sciences médicales (Snmasm), présidé par le Pr Rafik Allouche, est entré depuis samedi en grève. Pas d'examens, pas de concours nationaux de l'enseignement supérieur au niveau de toutes les facultés de médecine à travers le pays. Tout sera paralysé jusqu'au 13 avril prochain, jour d'une assemblée générale regroupant les professeurs et les docents ainsi que les maîtres assistants au niveau du Centre Pierre et Marie Curie (Cpmc), du CHU Mustapha Bacha à Alger et qui décidera des suites à donner à la protestation. «Cette assemblée risque de radicaliser le mouvement. Il y aura un arrêt des cours, sachant qu'on a décidé de faire des grèves cycliques, à savoir les samedi, dimanche et lundi de chaque semaine avec un service minimum qui sera respecté», affirme le Dr Allouche, dans une déclaration faite hier à L'Expression. Plus explicite, l'orateur dira: «Il s'agit d'un procès-verbal portant sur un avant-projet de décret, concernant la rétribution des soins hospitaliers (complément de salaire). Il a été signé par le ministre de la Santé, M.Saïd Barkat, depuis environ trois mois, avec l'engagement du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.» Cependant, le projet semble être bloqué au niveau du gouvernement, atteste notre interlocuteur qui précise: «Nous protestons contre l'indemnité qui est de l'ordre de 11.000 DA. Nous réclamons que cette indemnité soit considérée comme une rétribution allant jusqu'à plus de 30.000 DA/mois.» Ces protestataires attendent toujours la finalisation de leur statut particulier afin de discuter des «indemnités de l'enseignement supérieur». Ainsi, en ce troisième jour de grève, toutes les activités de soins et de prévention, les consultations ainsi que les examens d'exploration biologique et d'imagerie ne sont pas assurés. Seules les urgences continuent à être prises en charge normalement. Pour l'enseignement en sciences médicales, il a été décidé le boycott illimité de tous les examens et concours à dater d'avant-hier. Cette action concerne les examens de graduation et de postgraduation, les concours de résidanat de professorat, de docentat, de maîtrise d'assistanat ainsi que les jurys de thèse. «Nous allons observer une grève de trois jours chaque semaine, jusqu'à ce que le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, approuve les résolutions prises, il y a deux années entre nos représentants syndicaux et les ministères de l'Enseignement supérieur et de la Santé», souligne un syndicaliste sous couvert de l'anonymat. Il faut dire que ce mouvement de grève persiste depuis deux années et la tutelle a toujours qualifié ces débrayages de«hors-la-loi». Pour rappel, après la dernière grève ouverte touchant l'enseignement en sciences médicales, entamée le 3 janvier 2009 et le préavis de grève déposé pour les activités de soins, les autorités de tutelle se sont engagées, en attendant l'ouverture des discussions sur le régime indemnitaire, à défendre et à faire aboutir le projet de décret réévaluant la rétribution des activités de santé des hospitalo-universitaires. Pour cela, ce décret devait suivre une «procédure d'urgence» pour répondre rapidement à leurs attentes. Trois mois après, rien n'a été encore publié.