Deux débrayages observés sur le terrain alors qu'un troisième se profile déjà, à l'horizon. Ces actions sont menées à bâtons rompus par trois syndicats de portée nationale réclamant de la tutelle la satisfaction de leurs revendications qualifiées de «légitimes». Il faut dire que M.Mourad Redjimi, l'actuel ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a hérité d'un lourd contentieux qui opposait son prédécesseur, le Pr Aberkane, aux différentes catégories de blouses blanches. La grève illimitée du Syndicat national des médecins spécialistes (Snpssp) se poursuit toujours. La réunion de «réconciliation» tenue avant-hier au siège du ministère entre les membres du Snpssp et les responsables de la tutelle s'est soldée par un échec des négociations. Le Dr Yousfi, président du Snpssp, a regretté, hier, que «la tutelle persiste à renier l'accord du 13 novembre 2002, qui porte sur les concrétisations de nos revendications». L'accord en question a été signé conjointement par le Pr Aberkane et Tayeb Belaïz, ex-ministre de l'Emploi et de la Solidarité sous le gouvernement d'Ali Benflis. Devant le mutisme de la tutelle, le Snpssp a décidé la tenue d'un sit-in pour aujourd'hui à l'hôpital de Birtraria. Alors qu'un rassemblement national des médecins spécialisés est prévu le 29 du mois devant le siège de la chefferie du gouvernement. D'autre part, les paramédicaux et le personnel de l'administration de la santé publique ont observé hier, leur deuxième jour de la grève annoncée par l'Unsp, une section syndicale affiliée au Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (Snapap). M.Hadj Djillali, porte-parole de l'Union national de la santé et population (Unsp) a parlé d'«adhésion massive» du corps paramédical et administratif des différents CHU répartis sur l'ensemble du territoire national à la grève du Snapap. Celle-ci pourrait reprendre dimanche prochain, selon M.Hadj Djillali, si la tutelle ne daigne prendre en charge la plate-forme de revendications dont elle a été rendue destinataire lundi dernier. Par ailleurs, le Syndicat national des maîtres assistant en sciences médicales (Snmasm) a annoncé la reprise de «sa» grève suspendue le 19 avril 2003. En effet, M.Boubzari, président du Snmasm, a déclaré, hier, lors d'un point de presse animé au CHU Mustapha que son syndicat compte procéder à partir du 9 février 2004 à «l'arrêt de toutes les activités d'enseignement universitaire et de toutes les activités de soins avec service minimum».