Les représentants des candidats à l'élection présidentielle du 9 avril ont déclaré, dimanche, au cours d'une émission spéciale de la Chaîne III de la Radio nationale, "partager" les objectifs de la réconciliation nationale, initiée par le candidat indépendant M Abdelaziz Bouteflika, lors de son second mandat présidentiel, tout en appréciant diversement la démarche entreprise pour sa concrétisation et sa poursuite. Ainsi, la réconciliation nationale, qui va connaître une nouvelle phase " pprofondissement", aux yeux du représentant du candidat Bouteflika, est une démarche "inadaptée" pour le représentant du candidat Ali Fawzi Rebaïne. "Le terrorisme est un problème qui relève de la justice et non d'un plébiscite", a-t-il indiqué, soulignant à cet effet qu'il y a lieu de "rectifier la démarche". Le représentant de Louisa Hanoune, qui a rappelé, pour sa part, que le Parti des travailleurs (PT) a soutenu cette initiative "nationale", dès son lancement, a plaidé, toutefois, pour la résolution de certaines questions laissées en suspens, telle la question "des disparus". Selon lui, le dossier des disparus doit connaître un "dénouement total"."Il faut connaître toute la vérité sur les disparus", a-t-il souligné à ce sujet. Pour le représentant de Djahid Younsi, le programme du candidat d'El Islah à la présidentielle va plus loin puisqu'il propose "une amnistie générale", "une amnistie qui vise à rassurer tout le monde, de sorte à nous permettre de connaître justement toutes les vérités", a-t-il précisé, indiquant par ailleurs que le candidat d'El Islah revendique une "amnistie politique" qui puisse permettre à certains militants "de renouer avec des activités politiques". Une position qui n'est pas cependant partagée par le représentant du candidat Abdelaziz Bouteflika, qui a observé que cette question relève de la souveraineté populaire, comme l'ont été les questions sur la Concorde civile et la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, qui ont été toutes deux plébiscitées. "C'est au peuple de pardonner", a-t-il indiqué à cet égard, rappelant que le candidat Bouteflika reconnaît l'existence de certaines carences dans la mise en oeuvre de la réconciliation, mais qu'il entreprend de corriger, "laisse toujours la porte ouverte à tous ceux qui veulent se repentir, mais oppose la rigueur de la loi à tous ceux qui ne veulent pas déposer les armes". Le représentant du candidat Mohamed Saïd a estimé, pour sa part, que la réconciliation nationale est une "question délicate nécessitant du temps", soutenant l'idée de l'organisation d'un débat national, proposé par le représentant de Louisa Hanoune, pour connaître "toutes les vérités" sur les années du terrorisme et pour faire le bilan de la réconciliation. Une proposition soutenue également par le représentant du candidat d'El Islah, mais rejetée par le représentant du candidat Bouteflika, qui a estimé, pour sa part, que la question des disparus est prise en charge par une institution nationale et que c'est au peuple de faire le bilan de la réconciliation nationale. Nassim I.