«Il y a malheureusement encore des grands noms de l'art qui sont soit absents, soit insuffisamment représentés», a souligné Mme Mohamed-Orfali. Le Musée national des beaux-arts vient d'enrichir ses collections par l'acquisition de sept nouvelles oeuvres, a-t-on appris mardi auprès de Mme Dalila Mohamed-Orfali, directrice de cette institution. «Nous venons d'acquérir sept oeuvres de qualité et portant de grandes signatures, grâce au soutien du ministère de la Culture qui a débloqué, à cet effet, un budget conséquent», a indiqué la directrice précisant que, pour la première fois depuis 1995, le musée a acheté deux oeuvres du XIXe siècle, deux oeuvres de peintre orientaliste et cinq oeuvres du début du XXe siècle. Les oeuvres du XIXe siècle sont Ruelle d'Alger de Joseph Sintès, La fumeuse de narguilé d'Edouard Vercha-felt, tandis que ceux du XXe siècle sont un «magnifique» Baya très rare, représentant un lion, un Khada sur toile provenant de l'atelier de l'artiste, un Temmam (intitulé Le jardin), ainsi qu'un «très beau» pastel de Mohamed Racim représentant, Ould Baba Ali, un notable d'El Biar, ami de la famille Racim, est-il précisé. «Cette oeuvre de Mohamed Racim a deux aspects très intéressants pour le musée. Elle montre l'intérêt de Racim, qui est surtout connu comme miniaturiste, pour le portrait dessiné et cette acquisition permet d'initier une galerie de portraits de personnalités de l'Algérie ancienne», a ajouté la responsable du musée. «La politique du Musée national des beaux-arts se veut être en rapport avec l'histoire de l'art, c'est-à-dire ne pas acquérir seulement les oeuvres des témoins vivants de l'art mais de reconstituer l'histoire de l'art dans ses différentes périodes», a expliqué Mme Mohamed-Orfali ajoutant que dans les collections du musée, «il y a malheureusement encore des grands noms de l'art qui sont soit absents soit insuffisamment représentés», citant notamment Omar Racim, Abdallah Benanteur, Oulhaci et Hamèche dont le musée détient une oeuvre seulement. «La collection accorde beaucoup d'importance à l'art d'aujourd'hui mais on n'a pas encore retracé les différentes étapes de l'art algérien dans tout son développement», a-t-elle expliqué ajoutant qu'«il y a des personnages, comme Abderrahmane Belhafaf, qui ont écrit des pages de l'art algérien et dont le musée ne possède pas d'oeuvres». «Nous avons lancé un appel aux familles des grands artistes des XIXe et XXe siècles qui possèdent des documents qui aideraient à l'écriture de l'histoire de l'art algérien pour qu'elles prennent attache avec notre institution et nous proposent éventuellement des oeuvres pour achat.» «Nous projetons de constituer de nouvelles sections grâce aux acquisitions», a conclu la directrice du Musée national des beaux-arts.