Pour ce jour de scrutin, M.Bouteflika s'est mis dans la peau d'un véritable candidat en retirant sa casquette de président de la République. Le mauvais temps et la baisse de température annoncés pour ce jeudi 9 avril n'étaient finalement que passagers. Après quelques gouttes de pluie, le ciel s'éclaircit laissant paraître les rayons du soleil sur un ciel bleu. Le climat s'est mis au rendez-vous politique pour apaiser les esprits tourmentés par le taux de participation. «C'est une belle journée!», commente le chargé de communication, Abdeslam Bouchouareb en prélude. «Il y a de bons indicateurs qui laissent présager un taux de participation très élevé», estime-t-il deux heures après le début du scrutin. Les premiers résultats ne sont pas encore tombés. Le téléphone collé à l'oreille et les yeux fixés sur l'écran plat qui retransmet les premières images des bureaux de vote à travers le pays, il reste confiant. Le vote à l'étranger et l'affluence enregistrée dans les bureaux de vote sont, pour lui, des signes avant-coureurs. «On aura un bon résultat inchallah», ajoute-t-il avec enthousiasme. Même appréciation avancée par son coéquipier, M.Sellal. «Le résultat nous l'estimons satisfaisant», dit-il en guise d'évaluation du premier bilan avancé avec 9,36% de participation enregistrés à l'échelle nationale, arrêté à 10h30. Loin d'être pris par le stress du score, notre interlocuteur se montre plutôt serein. Se fiant à des échos collectés chaque instant, M.Sellal affirme: «Nous ne sommes pas loin de 20% à midi», affirme-t-il en faisant directement le lien avec 2004 où il était de 5,98%. Je pense que la participation est bonne; la situation est en train d'évoluer correctement en Kabylie mieux qu'en 2004. D'ici ce soir je pense qu'on sera au taux escompté, a-t-il indiqué à l'Expression avant de conclure. Le candidat crée la surprise Personne ne s'attendait à cette virée. C'est aux environs de 15h30 que le candidat indépendant, Abdelaziz Bouteflika, fait son entrée dans le siège de la direction de communication sise cité Malki. Les journalistes et photographes présents sur place ainsi que le personnel de la communication n'en croyaient pas leurs yeux. Même son directeur de communication, M.Bouchouareb, était surpris par cette visite imprévue. Le président-candidat se déplace au siège de sa campagne électorale, s'interroge un de ses collègues en ajoutant qu'il ne l'a jamais fait auparavant. Pour ce jour de scrutin, M.Bouteflika s'est mis dans la peau d'un véritable candidat, en mettant de côté sa casquette de président de la République. Ni escorte ni protocole, M.Bouteflika a effectué sa visite inopinée en tant que simple candidat. Accompagné par son frère Saïd Bouteflika, connu beaucoup plus pour être son bras droit, le candidat a rendu une visite de courtoisie au personnel y travaillant et aux journalistes. Sur place, le candidat à sa propre succession s'est enquis des conditions de travail du personnel et a visité le Centre de presse, destiné aux journalistes de la presse nationale et étrangère. M.Bouteflika a également échangé des propos avec les journalistes présents et pris des photos souvenirs avec eux. Le candidat Bouteflika a également rendu visite au staff qui anime son site Web (www.bouteflika 2009.dz), au deuxième étage de la villa abritant la permanence électorale. En guise de remerciements à l'ensemble du personnel de la permanence, pour tous les efforts accomplis durant la campagne électorale, le candidat a bien voulu prendre une photo souvenir. Décontracté et souriant, il s'est montré très spontané avec les personnes présentes. Après cette virée, le candidat est reparti avec son frère à bord d'un petit véhicule de marque Volkswagen sous les projecteurs des caméras et des photographes. «C'est une manière de rendre hommage à ceux qui activent au sein de cette permanence bénévolement et sans relâche, bien avant le début de la campagne électorale», a commenté M.Bouchouareb avec gaieté. L'information a circulé comme une traînée de poudre. Les journalistes et les photographes sont venus en renfort à la recherche du scoop du jour. «A-t-il fait une déclaration?», s'interrogeaient sans cesse les journalistes presque contrariés. L'abstention devient un mot caduc Deux heures avant la clôture des bureaux de vote, la tendance est déjà connue. Le taux de participation qui a atteint 62,18% à 18 heures augure d'un triomphe. M.Sellal qui s'exprimait lors d'un point de presse tenu dans son bureau à Hydra, était aux anges. Avec 25% à Alger, un taux historique pour la capitale réputée pour sa faible participation, c'est acquis. Interrogé si la victoire est gagnée contre l'abstention, M.Sellal répond sans ambages par l'affirmative. «La première manche est totalement gagnée», indique-t-il le sourire en coin en ajoutant: «Je pense que le taux de participation va dépasser les 70%.» tout en relevant qu'il n'y pas eu d'incidents majeurs perturbant le déroulement du processus électoral, hormis ceux signalés à Bouira. L'homme de confiance du candidat indépendant se félicite de cet exploit. En effet, une ambiance sereine a régné, hier, dans les permanences de campagne du candidat indépendant à l'élection présidentielle de 2009. La forte mobilisation des esprits durant la campagne électorale a permis au staff de garder le moral intact et de chasser le stress. Que ce soit au niveau de la direction générale de campagne ou au niveau de la communication, l'atmosphère était sereine. Depuis les premières heures de la matinée, les deux permanences étaient prises d'assaut par les journalistes et des partisans qui venaient s'enquérir de la dernière évolution.