Le président de la République a affirmé, dans une lettre adressée jeudi aux participants au 10e colloque de la Fondation Cheikh Abdelhamid Ben Badis, que «la problématique de l'Unité maghrébine qui a longtemps préoccupé cheikh Abdelhamid Ben Badis est toujours d'actualité». Le Président Bouteflika a ajouté, dans sa lettre lue en son nom par Mohamed Ali Boughazi, conseiller auprès de la présidence de la République et représentant du président de la République à cette manifestation, que «l'unité des peuples du Maghreb arabe à laquelle avait appelé Ben Badis depuis le début du XXe siècle, ne relève pas des simples mécanismes, institutions, partis, médias, liberté d'expression, droits de l'homme, société civile dans chacun des pays du Maghreb...mais signifie une culture commune». Pour le Président Bouteflika, «c'est une culture commune, diversifiée et riche qui transparaît dans les comportements quotidiens des individus et des groupes dans les pays du Maghreb arabe à travers le respect d'autrui, l'acceptation de la diversité et des différences, la conduite du dialogue par les voies pacifiques, en toute liberté, l'égalité devant la loi, la tolérance, la concertation, la justice, la dignité humaine, la préservation des droits fondamentaux, la jurisprudence et la garantie de la liberté d'expression et de la pensée». S'adressant aux intellectuels, le président de la République a appelé à oeuvrer «dans la mesure du possible, à leur assurer les conditions favorables pour qu'ils trouvent la place qui leur sied dans leur pays et qu'ils s'associent aux générations d'avant-garde de l'Algérie dans l'édification du projet de société maghrébine que nous rêvons de réaliser ensemble». De son côté, le président de la Fondation Cheikh Abdelhamid Ben Badis qui a organisé cette manifestation à l'occasion de la célébration de Youm El Ilm, a souligné que l'objectif de cette rencontre est de «démontrer que le savant de renom Ben Badis croyait en l'unité identitaire, linguistique, culturelle, religieuse et historique des peuples des pays du Maghreb arabe ainsi qu'à leur destin commun». M.Abdallah Boukhalkhal qui occupe également le poste de recteur de l'université l'Emir-Abdelkader des sciences islamiques, a précisé que Cheikh Ben Badis avait «vigoureusement condamné les programmes scolaires, les modes pédagogiques obsolètes suivis alors dans les établissements éducatifs notamment à l'université Zitouna (Tunis), et avait fait des propositions et suggestions alternatives visant à projeter la région dans le concert des pays développés afin qu'elle se hisse au niveau du siècle dans lequel vivaient ses populations». Ce colloque de deux jours, sera caractérisé par la communication que présentera le Pr Abderrezak Gassoum de l'université d'Alger sur «L'université de Zitouna dans la pensée de Ben Badis», suivie de celle du Pr Hamza El Idiya de l'université d'Oran sous le titre «Echihab, l'école de la réforme religieuse et intellectuelle dans le Maghreb arabe». Le Pr Kheireddine Fellah de l'université d'Oran, a, pour sa part, évoqué «Les signes de la réforme de l'enseignement dans la pensée de Ben Badis, exemple de l'université de Zitouna». Quant au Pr Aboubakr Essedik Hamidi de l'université de M'sila, il abordera le thème de «L'école de Ben Badis et la dimension maghrébine». Six autres interventions sont programmées pour l'après-midi de la première journée et seront animées par des universitaires d'Alger, d'Oran, de Béjaïa, d'Adrar, de Annaba et de Sétif sur le même thème avant l'ouverture du débat.