Les quatre dirigeants africains rejoindront le sommet avec la volonté d'obtenir des engagements fermes. Pour la première fois, l'Afrique sera un des principaux points à l'ordre du jour du sommet du G8, qui se réunira mercredi et jeudi à Kananaskis (un petit village à l'ouest du Canada). Les sept puissances industrielles mondiales adopteront un plan d'action pour le continent africain ravagé par la pauvreté, le sida, la corruption et les guerres. Le parte-parole de l'Elysée, Catherine Colona, a précisé que ce plan « est la réponse du G8 au NEPAD et a été élaboré en concertation avec les pays africains». Le NEPAD, dont l'un des initiateurs est l'Algérie, adopté en 2001, définit des objectifs concrets de développement et favorise la promotion d'un partenariat régional et international adapté aux critères africains. Ce regain d'intérêt du G8 pour l'initiative africaine constitue un prélude pour la transition d'une culture d'assistance à une culture de partenariat à même d'attirer les investissements directs qui font cruellement défaut à l'économie de ce continent à la traîne. Les quatre dirigeants africains (Algérie, Sénégal, Nigeria et Afrique du Sud), parrains du NEPAD rejoindront les huit grands avec la volonté d'obtenir des engagements précis et des effets concrets. Le sommet du G8 a été précédé de la traditionnelle réunion syndicale qui s'est tenue hier à Ottawa. Le secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd y «a fait écho des préoccupations des travailleurs d'Algérie, du Maghreb et d'Afrique qui sont confrontés à d'énormes difficultés économiques et sociales». Par ailleurs, de nombreux dossiers «chauds» seront à l'ordre du jour lors du sommet du G8. Ainsi la politique des Etats-Unis après les attentats du 11 septembre, le Proche-Orient, l'Afghanistan, la crise au Cachemire et la non-prolifération des armes nucléaires seront débattues lors de ce sommet. Selon les spécialistes, les interrogations porteraient également sur les orientations de fond de l'administration Bush, régulièrement critiquée pour une vision du monde centrée sur les seuls intérêts américains et ses pulsions «unilatéralistes». Depuis les attentats du 11 septembre, «la guerre a remplacé le commerce comme première priorité de l'administration Bush». De ce fait, la réunion du G8 pourrait se traduire sur de nombreux dossiers par des demandes de clarification de la part des dirigeants des sept (Japon, Russie, Canada, Allemagne, France, Grande-Bretagne et Italie) au 8e convive, l'Américain G. Bush.