D'autres questions liées à la démocratie, la sécurité et la solidarité seront également traitées. Les travaux du Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G8 débuteront demain à Evian-les-Bains, dans les Alpes françaises. Sur invitation du président de la République française, M. Jacques Chirac, l'Algérie prendra part à un dialogue élargi et informel avec une vingtaine de pays émergents et des représentants d'institutions internationales. La veille de cette rencontre sera consacrée à une réunion des huit pays les plus industrialisés avec leurs homologues du comité directeur du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad). Une journée complète sera ainsi consacrée au plan d'action pour l'Afrique. La dette des pays africains et ceux à revenus intermédiaires (PRI) comme l'Algérie sera au centre des débats de ce conclave. Les PRI ne bénéficient pas, en effet, des mêmes facilités de crédit et de remboursement que les pays les plus pauvres. L'accès à l'eau et ses incidences sur la santé et la sécurité alimentaire, le sida et les infrastructures… autant de questions qui seront traitées lors de ce mini-sommet élargi. Les cinq chefs d'Etat africains dont Bouteflika qui représentera l'Algérie, demanderont davantage d'aides et un allègement de la dette. Bouteflika saisira certainement cette opportunité pour solliciter l'assistance des nations composant le G8 ainsi que les autres pays émergents pour pouvoir surmonter les méfaits du séisme qui a ébranlé l'Algérie, il y a une dizaine de jours. Plusieurs thèmes d'ordre politique et socio-économique seront à l'ordre du jour du sommet qui se poursuivra jusqu'au 3 juin. Le dossier de l'Irak semble faire le consensus au sein des différents membres après que les Américains eurent émis le vœu de voir les pays européens contribuer à l'effort de reconstruction des infrastructures et de l'administration de ce pays. Les pays du G8 auront, eux-aussi, à confirmer leur soutien à la “feuille de route”. Un plan d'action pour mobiliser les innovations technologiques au service de la lutte contre les changements de climat sera, à cette occasion, arrêté. Les Européens auront, en outre, à déterminer le montant qu'ils doivent débloquer pour lutter contre le sida. Le Nepad, pour rappel, déploie un programme d'activités communes qui traitent 10 dossiers jugés prioritaires dont la bonne gouvernance et la relance du développement économique du continent. Les engagements pris lors du Sommet du G8 à Kananaskis (Canada), seront, aussi, évalués. Selon la porte-parole de l'Elysée, l'Europe contribue deux fois plus en valeur et trois fois plus en pourcentage du PIB que les Etats-Unis. La croissance mondiale et les moyens de sa relance seront des aspects importants qu'examineront les pays du G8. Par ailleurs, des manifestants altermondialistes qui nient toute légitimité à un “club de riches”, expriment leur colère depuis jeudi à Annemasse, ville proche d'Evian et à Genève (Suisse). Ils estiment que ces pays industrialisés ne servent que les intérêts des multinationales et peu sont les décisions prises pour coordonner les économies, réduire la facture nord-sud ou gérer les ressources communes. La France, en accord avec ses partenaires, a souhaité que le sommet soit organisé autour de quatre principales questions, à savoir, responsabilité, sécurité, démocratie et solidarité. Le premier point vise la maîtrise des risques que subit l'économie mondiale. Le G8 est, à ce titre, capable de donner un nouveau souffle à la croissance. Outre la sécurité qui doit être de mise de par les récents attentats qui se sont produits à Casablanca, Jérusalem, Riyad…, la démocratie sera l'autre thème d'une importance capitale à aborder dans le but de renforcer et de privilégier la voie du dialogue dans tous les conflits. La solidarité, fondée sur le principe de l'aide au développement, est l'un des points les plus importants sur lesquels comptent beaucoup les pays émergents. B. K.