Elles continuent à dangereusement s'amonceler et les engins indispensables à leur évacuation se font toujours désirer. «Parlons du manque de civisme des citoyens! Ils ne respectent pas les horaires de sortie de leurs ordures», a rétorqué récemment, Mme Salima Makhloufi, directrice de l'hygiène au niveau de l'APC de Béjaïa, sur les ondes de radio Soummam alors que le journaliste l'acculait et la poussait dans ses derniers retranchements. Il est vrai qu'à la fin de l'été 2008 les services de l'APC avaient à coups de communiqués et d'affichage public recommandé à la population de déposer ses ordures ménagères à partir de 23 heures pour tenter d'éradiquer ce véritable fléau qui empoisonne le quotidien des Béjaouis. Cette initiative allait-elle apporter un début de solution à ce qui est devenu pour les responsables et les élus locaux un véritable casse-tête chinois à travers l'ensemble du territoire national. Les villes et les villages d'Algérie sont sales. Béjaïa, quant à elle, croule sous des tas ordures prenant de plus en plus l'allure de ces cités populeuses qui caractérisent les pays qui ont irrémédiablement plongé dans le sous-développement. Interrogé sur le phénomène, la réponse d'un habitant des quartiers de la ville nous a répondu. «Les rats et les souris sont aux portes de nos maisons!» En effet,pour l'avoir constaté, il n'est pas rare de rencontrer ce type de rongeur, même en plein jour. L'environnement qui se détériore, au fur et à mesure du temps qui passe, leur est favorable. La situation a pris une tournure autrement plus préoccupante lorsqu'a pris fin, le 31 mars 2009 le contrat conclu par l'APC de Béjaïa avec les prérogatives des camions privés qui étaient chargés de la collecte d'ordures. La campagne de l'élection présidentielle battait son plein. Les responsables chargés de cette mission directement liée à la santé publique des citoyens avaient promis alors, que le problème allait être réglé dans la semaine qui a suivi l'interruption de la collaboration avec les privés. Les services de l'APC attendaient la réception de cinq camions à benne-tasseuse. Depuis, les ordures continuent à dangereusement s'amonceler et les engins indispensables à leur évacuation se font toujours désirer. «Cela est dû aux lenteurs bureaucratiques», explique Mme Salima Makhloufi. L'APC de Béjaïa par manque de moyens est obligée de faire appel à des sous-traitants alors qu'elle est la commune la plus riche des cinquante deux communes que compte l'ensemble du territoire de la wilaya. Seuls cinq à six camions sont disponibles tandis qu'une douzaine sont en panne par manque de pièces de rechange. «Nos mécaniciens et nos soudeurs font ce qu'ils peuvent», a déclaré la directrice chargée de l'hygiène de Béjaïa. Les cas de rage qui ont été signalés à El Kseur il y a quelques jours seulement témoignent de l'urgence des moyens à mettre en oeuvre pour éviter une catastrophe sanitaire qui pourrait se transformer rapidement en drame.