De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Chaque année, les Oranais redoutent la saison des grandes chaleurs, synonyme de complications sur le plan de la santé et de l'hygiène. Mais il n'y a pas qu'en été que les choses se compliquent en matière de dégradation sur le plan de l'hygiène et de la salubrité publique. Globalement, la question de la préservation de l'environnement n'est pas le souci majeur de certains responsables locaux. Les exemples ne manquent pas à ce sujet. Il y a quelques mois seulement, dans la commune de Gdyel, la mobilisation citoyenne autour de la préservation de la forêt située sur les hauteurs de la ville a permis d'éviter le pire. Une société de bitumage stockait et vidangeait même des produits toxiques, au vu et au su de tout le monde. Dans la commune d'El Kerma, une association citoyenne El Fedjr lutte depuis des années pour des problèmes liés à l'environnement. Pour cette association «l'apparition de certaines maladies est liée directement à la décharge publique et l'activité incontrôlée de la nouvelle station d'épuration des eaux usées… l'absence de produits pour faire disparaître les odeurs nauséabondes étant à l'origine de ces émanations». Récemment, l'association a réussi à faire délocaliser l'implantation d'un grand projet de centre d'enfouissement technique CET. Dans la commune de Aïn El Turck, en plus des problèmes liés à la mauvaise gestion des stations de pompage qui ont endommagé nombre de plages le long du littoral, la gestion de la salubrité et de l'hygiène publique dans cette commune balnéaire et touristique a engendré bien des problèmes. La mauvaise réputation que la commune d'Aïn El Turck a acquis à avoir au cours de ces dernières années, est essentiellement liée à son manque d'hygiène et au laxisme en matière de gestion des ordures. Certes, la commune a grandi au cours de ces dernières années, mais pas ses élus locaux occupés ailleurs. Du coup, durant la saison estivale, le décor est désagréablement atroce et propice à tous les dangers sur le plan de la santé. Les ordures s'amoncellent aux abords de la chaussée la nuit et tous les jours, attirant rongeurs, insectes et autres chiens errants. Du coup, de plus en plus d'estivants préfèrent se rabattre sur d'autres plages plus loin. Oran croule sous les ordures et des moyens sont engloutis dans une entreprise fantôme : Il y a quelques jours seulement, des citoyens du quartier populaire de Choupot ont bloqué la chaussée avec des ordures pour protester contre l'absence des camions de collectes. Un exemple parmi tant d'autres qui renseigne sur l'ampleur des déséquilibres qui gangrènent la gestion des ordures ménagères. La commune d'Oran qui croule sous les 44 000 tonnes d'ordures déplore toujours ce manque de moyens dont elle réclame l'acquisition depuis des années déjà. Au lieu de cela, on préfère donner ce matériel à une entreprise de wilaya confiée à un ancien simple agent communal, devenu élu local et qui est allée à Bordeaux pour un stage d'une semaine autour de l'hygiène. Du coup, ce sont une dizaine de camions et d'autres engins flambant neufs qui ont été donnés à cette entreprise «Oran propreté ». Depuis aucune amélioration n'a été constatée sur le terrain. Bien au contraire. Autre problème, les caves inondées qui constituent un véritable danger sanitaire potentiel. Il n'existe aucun procédé régulier pour le traitement de ces caves qui abritent des rongeurs et des insectes de toutes sortes. Aussi, depuis la fameuse affaire de Kehaïlia avec l'apparition de la peste bubonique, les opérations de dératisation et de désinsectisation ne se font plus dans la wilaya d'Oran. C'est vous dire.