Une récolte de 231.000 quintaux de pomme de terre de prime saison a été engrangée à Boumerdès, soit l'équivalent du triple de la production obtenue la saison précédente, selon la direction des services agricoles (DSA). Cette performance s'explique essentiellement, selon la DSA, par l'extension des surfaces destinées à la culture de la pomme de terre de consommation, qui sont passées de 300 ha en 2008 à 900 ha durant la présente saison. «Ce volume de production aurait pu être bien plus conséquent, n'étaient les pluies incessantes qui ont marqué cette saison agricole et causé la perte de plus de 12.000 quintaux de ce tubercule sur une surface de 50 ha, que les paysans n'ont pu récolter à temps car la terre était gorgée d'eau», a relevé la même source. Les pluies ne sont pas le seul facteur mis en cause dans le volume de production obtenu cette année, selon la DSA, qui cite, également, le problème de manque d'engrais, dont les quantités disponibles au niveau de la wilaya n'ont pu couvrir que 40 à 50% des besoins exprimés, est-il souligné. Par ailleurs, les prévisions de la DSA tablent sur une production de plus de 448.000 quintaux de pomme de terre de saison, dont la récolte a été entamée la semaine dernière sur une surface ciblée estimée à 1300 ha. Durant la saison dernière, cette même surface n'avait produit que 300.000 quintaux de pomme de terre, selon la même source, qui impute cette hausse à plusieurs facteurs, dont le plus important est la «poursuite de l'adoption du dispositif Sypralac, qui a encouragé les paysans à plus d'investissements, outre la stabilité des cours et les conditions climatiques favorables». S'agissant des surfaces destinées aux semences de pomme de terre, elles sont demeurées inchangées ces deux dernières années, selon la même source, qui les estime actuellement à pas plus de 166 ha, avec une production prévisionnelle d'un peu plus de 33.000 quintaux, soit un rendement attendu de 200 quintaux/ha. Selon M.Abdi Menaouer, un des plus grands producteurs de semences de pomme de terre à l'échelle nationale et membre de l'Association de production des semences de pomme de terre des pays d'Afrique du Nord, cette stabilité dans la surface destinée aux semences est due, entre autres, au «coût onéreux des semences d'importation conjugué à la cherté des engrais et leur indisponibilité en temps opportun, ainsi qu'au coût élevé de l'électricité». «Tous ces facteurs ont conduit au relèvement du coût d'investissement à l'hectare, qui est passé de 550.000 DA la saison dernière à plus de 700.000 DA cette année», a-t-il indiqué.