Le chanteur Matoub revient cette semaine pour charmer la ville de la chanson raï. Dans un contexte particulier, la ville d'Oran célèbre, depuis hier, l'anniversaire du double Printemps berbère de 1980 et du Printemps noir de 2001. Le Palais des arts et de la culture d'Oran abrite, à cet effet, les activités prévues. Ces activités qui coïncident avec la célébration du «Mois du patrimoine» sont ponctuées par le verbe grave de Matoub Lounès. La célébration est, d'ailleurs, dédiée à la mémoire de chantre de la chanson kabyle. En effet, El Bahia, berceau du raï, abrite depuis hier plusieurs activités culturelles rythmées par les mélodies du défunt Matoub qui avait, de son vivant, défendu l'Algérie. Loin de tous les idéaux dogmatiques, le ton est donné aux festivités, ont expliqué les organisateurs. «L'événement revêt, selon plusieurs Oranais, une importance capitale dans l'histoire algérienne.» Consciente de cette évidence, l'association culturelle Numidia d'Oran, organisatrice de l'événement, s'est mise en amont et en aval aux fins de mettre en valeur les incontournables repères historiques qui ont marqué toute une nation en quête de son identité depuis la nuit des temps. «Les deux événements ne doivent pas passer inaperçus», mise-t-on. C'est pourquoi, contre toute attente, l'association Numidia a, à cet effet, concocté un programme à la fois riche et varié. Outre la projection de films amazighs, des récitals poétiques et des représentations théâtrales, le menu est dominé par une imposante exposition au niveau du hall du Palais des arts. Les visiteurs, qui affluaient en nombre important, durant toute la matinée d'hier, ont eu droit à des explications sur l'avènement du Printemps berbère en 1980 qui a accouché au mois d'avril 2001 du Printemps noir. Depuis, la journée du 20 avril est immortalisée. Aussi, plusieurs conférences sont prévues. Par ailleurs, une autre exposition de livres et de ventes-dédicaces est assurée par plusieurs auteurs, au même titre que plusieurs galas artistiques et présentation de pièces théâtrales. Le double anniversaire n'est plus occulté. Il est un pan de l'histoire contemporaine de l'Algérie.