Une cérémonie se déroulera aujourd'hui à Draria où il sera procédé à l'agrandissement du Village d'enfants, par l'inauguration de 4 nouvelles maisons. Quatre nouvelles maisons familiales seront inaugurées aujourd'hui, au niveau du centre «SOS Village d'enfants» de Draria. Cette initiative, chapeautée par le ministère de la Solidarité nationale, de l'Emploi et de la Communauté nationale à l'étranger, intervient dans le cadre de la gestion de la demande, de plus en plus croissante, de placement de mineurs en difficulté d'intégration. En effet, joint hier par téléphone, M.Ruot Gérard Aïssa, représentant de SOS Kinderdorf International en Algérie, a souligné que «beaucoup d'enfants nous sont envoyés sur ordre du juge des mineurs pour les placer au sein de cette structure». Une structure qui, rappelle-t-on, n'a de cesse d'accueillir des mineurs d'âge et de sexe différents, et cela depuis son entrée en fonction le 1er juillet 1992. De ce fait, notre interlocuteur a tenu à saluer cette «louable action» qui tombe à pic, au moment où le Village, composé de 10 maisons familiales, accuse une certaine exiguïté, ce qui se répercute négativement sur la bonne marche des services proposés. Ces quatre maisons abriteront, chacune, dix enfants avec mères et tantes, ce qui «assurera, à l'instar des autres maisons, un toit avec toutes les commodités nécessaires, et une prise en charge totale semblable à celle d'une famille naturelle à quarante enfants», a expliqué, avec satisfaction M.Ruot Gérard Aïssa. En outre, c'est une action qui fera le bonheur de petits anges ravis trop tôt à l'insouciance de leur âge et aux petites joies de la vie. Des enfants qui, selon ce responsable, sont des laissés-pour-compte victimes «des divorces des parents, de l'interruption des liens familiaux», ou tout simplement des violences qu'ils subissent au quotidien. Par ailleurs, ces initiatives sont certes bénéfiques mais demeurent, de l'avis des spécialistes, assez insuffisantes pour mettre un terme aux fléaux sociaux et aux misères qui en découlent. Ainsi, Mme Nadjia Aït Zaï, juriste et présidente du Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme (Ciddef), contactée par nos soins, s'est réjouie de cette action et salue, de ce fait, les responsables. «Cependant, a-t-elle ajouté, cela n'est pas suffisant. Il faut explorer en profondeur les maux dont souffre notre société, et trouver des solutions plus radicales pour y parer.» Pour la responsable du Ciddef, qui préconise des actions concrètes, il est impératif de donner plus d'importance à l'écoute d'autrui et mettre fin à la misère et à la pauvreté qui poussent beaucoup de parents à abandonner leur progéniture. L'Etat doit également faire face à ses responsabilités et «protéger les enfants illégitimes et les mères célibataires en incitant ces dernières à engager des poursuites judiciaires contre les pères biologiques pour qu'ils reconnaissent leur paternité», a martelé Mme Aït Zaï. En attendant, elle a appelé à ce que d'autres foyers de ce genre soient ouverts dans d'autres régions du pays, «notamment celles de l'intérieur». Signalons par ailleurs, que de nombreuses personnalités prendront part à cette cérémonie. On notera, d'ailleurs, la présence de Djamel Ould Abbès, ministre de la Solidarité nationale, de l'Emploi et de la Communauté nationale à l'étranger, l'ambassadeur d'Autriche en Algérie, ainsi que des représentants de différentes entreprises nationales ou étrangères, qui sponsorisent «SOS Village d'enfants» de Draria.