Les revenus de Sonatrach ont baissé de près de 10 milliards de dollars durant le premier trimestre 2009 en comparaison de l'année 2008. La crise financière n'affectera pas les projets de Sonatrach, qu'ils soient à l'intérieur ou à l'extérieur du pays. Mohamed Meziane, le premier responsable de la compagnie nationale, assure que les plans de développement tracés à moyen et long termes prennent en considération la chute du prix du baril et un éventuel revirement dans la scène monétaire internationale. Sur ce chapitre donc il n'y a rien à craindre. Les projets lancés seront achevés et ceux en voie de l'être seront maintenus. «Nos projections sont basées sur des donnés pragmatiques. Ce n'est pas tout à fait une démarche prudentielle mais nous avons établi un certain nombre de critères d'analyse qui nous permet d'agir au cas par cas.» Cette démarche, remarquera l'invité de la Radio nationale, Chaîne III, a fini par payer. Sonatrach, à travers sa filiale Sonatrach International Petroleum Exploration & Production (Sipex), et la National Oil Corporation (NOC) libyenne ont annoncé depuis quelques jours la découverte de pétrole suite au forage du puits d'exploration A1-65/02 situé dans le bassin de Ghadamès à environ 230 km au sud de Tripoli. Meziane a affirmé que les travaux de forage se poursuivent. On saura dans quelques semaines la portée de cette découverte qui est qualifiée d'importante. Sonatrach est présente aussi dans plusieurs pays subsahariens, comme le Mali et le Niger, sans oublier le Pérou. A moyen terme, la compagnie nationale a arrêté le montant d'investissement à l'étranger à 1,5 milliard de dollars à l'horizon 2015 et 300 millions de dollars pour l'année 2009. «Les investissements à l'étranger nous permettent d'assurer des revenus considérables qui seront éjectés dans d'autres projets», souligne l'orateur. Ce dernier affirme aussi que la décision de Sonatrach de prendre des parts dans des sociétés étrangères activant dans le secteur de l'énergie est bien étudiée et ne constitue pas un risque. «Il ne faut pas oublier aussi que cette crise n'est pas éternelle. La situation tend vers l'amélioration.» Concernant les projets prévus à l'intérieur, ils seront tous financés par Sonatrach qui «n'hésitera pas à recourir aux crédit si besoin est». Concernant toujours le chapitre investissement, Meziane souhaite plus de coopération de la part des pays européens tels que la France et l'Espagne: «Effectivement, notre offensive rencontre une résistance dans certains pays européens. On espère qu'on puisse à l'avenir dépasser cet obstacle pour pouvoir travailler comme le font certaines compagnies internationales en Algérie selon la réglementation locale.» Revenant sur les recettes de Sonatrach, Meziane évoque une baisse sensible. Elle a enregistré 10,3 milliards de dollars durant le premier trimestre 2009 contre 19,6 milliards en 2008. Cela s'explique bien sûr par la chute des prix du baril de pétrole. Dans un autre volet M.Meziane atteste que les projets lancés dans le domaine du raffinage, principalement à Tiaret où une quinzaine d'entreprises étrangères ont manifesté leur intérêt pour la réalisation de l'étude d'engineering de base (Feed) du projet de raffinerie de pétrole brut permettra de satisfaire les besoins du marché national en produits pétroliers au-delà de 2030, notamment en matière de gas oil, de l'essence, du jet A1, du butane, du propane et du naphta. La raffinerie de Tiaret, dont la réception est programmée pour 2014 et réalisée sur un site d'environ 300 hectares, devrait avoir une capacité annuelle de traitement de 15 millions de tonnes de pétrole brut. Actuellement, l'Algérie est dépendante du marché international.