Un séminaire aura lieu les 26 et 27 avril prochains à la salle Ibn Zeydoun de Riadh El Feth, qui portera sur la protection des programmes d'ordinateurs. Parallèlement au «Mois du patrimoine», qui se déroule actuellement, portant à juste titre sur la sécurisation des biens culturels, Hakim Taoussar, directeur général de l'Office national des droits d'auteurs et droits voisins (Onda), a animé hier matin à la salle Frantz-Fanon, une conférence de presse à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la propriété intellectuelle qui intervient le 26 avril de chaque année. Dans ce cadre un séminaire aura lieu les 26 et 27 avril prochains à la salle Ibn Zeydoun de Riadh El Feth, qui portera sur la protection des programmes d'ordinateurs. Il s'agira de sensibiliser les gros utilisateurs de programmes d'ordinateurs (administrations, ministères, entreprises, Sûreté nationale, particuliers) sur la nécessité du respect des droits de propriété intellectuelle sur les programmes d'ordinateurs, a vulgariser aussi la législation nationale et internationale relative à ces aspects des droits de propriété intellectuelle ainsi que clarifier et faire connaître le rôle de l'Onda dans ce domaine et enfin établir un point de situation sur la protection des programmes d'ordinateurs en Algérie. Ce séminaire comprendra des communications de divers intervenants représentant des institutions internationales, nationales et d'universitaires. A cet effet, la conférence, animée hier, a été l'occasion d'annoncer le calendrier des prochaines activités et de présenter le bilan d'activités de l'année 2008 mais aussi de nous informer sur le développement de la notion des droits d'auteurs suite à la révolution technologique que connaît le domaine de l'informatique. Il a été enregistré, nous signale-t-on, la déclaration en 2008 de 5829 oeuvres dans les différents domaines contre 4831 en 2007, soit une progression de 20%. Au niveau des adhésions, il a été enregistré 644 en 2008 contre 580 en 2007, soit une progression de 12%. S'agissant des droits répartis, il a été relevé un chiffre de 386 millions de dinars en 2007, et ce au profit des artistes qui ont vu leurs oeuvres exploitées à travers la télévision, la radio, les différents usagers comme les hôtels, etc. Le chiffre de 2008 n'est pas encore prêt car en attente d'adoption du bilan par le commissaire aux comptes. Aussi, note-t-on, une partie des montants répartis ira aux sociétés étrangères avec lesquelles l'Onda est relié par un contrat dit de «représentation réciproque» dont le nombre est de 37. Aussi, si le nombre de 2800 ou 3000 oeuvres (support) saisies a été avancé pour 2008, M.Taoussar rectifiera en augmentant ce chiffre à 6000 eu égard aux oeuvres saisies également par la Sûreté nationale, tout en réfutant ce nombre car selon lui «il ne reflète pas la réalité de la contrefaçon en Algérie». «Le nombre de supports piratés selon l'étude empirique de 2004, avoisine les trois millions de supports. Ceci en prenant en compte le nombre de notre population en plus des support autorisés par rapport aux "supports" importés ou produits localement. Cette contrefaçon intervient surtout au niveau des marchés informels qui échappent à tout contrôle. Ce sont des marchands "volatiles" qui changent tout le temps de place. Nous avons recensés 15 marchés informels importants où l'on écoulait des support illicites», a souligné M.Taoussar. Si l'Onda tente tant bien que mal, mais en vain, d'endiguer le phénomène de la piraterie malgré la formation de brigades spécialisées dans le domaine, en collaboration avec la police et la Gendarmerie nationale (25 agents ont été formés l'an dernier), que faut-il comprendre? D'autant plus que le directeur général, dans sa déclaration d'échec presque avoué, fait montre d'un taux de contrefaçon aujourd'hui, de 75% des CD contre 35% des K7 avant, à cause de la facilité déconcertante de la duplication des CD. Ce qui le poussera à réaffirmer que «l'activité économique du marché parallèle couvre 60% de l'activité économique générale du pays et nous en souffrons». Pas très rassurant tout cela, ni même optimiste a fortiori quand le DG de l'Onda fait remarquer que ses agents se font agresser par des marchand à la sauvette. «On ne peut soumettre nos agents au danger. Beaucoup d'entre eux souffrent aujourd'hui de traumatismes crâniens et autres. On ne peut pas contrôler le marché parallèle.» Que faut-il faire alors pour mettre, à proprement dire, de l'ordre dans cette jungle du marché parallèle qui a atteint des proportions alarmantes, à tel point qu'on pourrait le comparer à «la cour des miracles» à ne pas franchir...Ausssi, avoue M.Taoussar, l'Onda compte trois directions générales et 15 sous-directions à travers le pays, sauf le Sud de l'Algérie. «Nous faisons avec les moyens du bord et du budget que nous avons», argue-t-il. Toutefois, les principales fonctions de l'Onda plus ou moins abouties sont la protection sociale à travers l'offre de trois services: l'allocation de retraite complémentaire, l'allocation d'aide sociale de secours et l'allocation de décès. Aussi, l'Onda soutient la création algérienne en subventionnant de nombreux projets culturels, soit 43 l'an dernier, par des soutiens matériels à différentes associations (37 en 2008) et festivals. 30% de son budget est allé l'an dernier à l'encouragement et l'aide à la création ainsi qu'à l'enregistrement du patrimoine. Enfin l'Onda a été le récipiendaire de 49 requêtes d'auteurs dont 15 ont abouti à l'amiable grâce à ses soins.