Sabrina Trojet avait accepté de troquer le voile islamique pour un autre dit «sicilien». L'affaire du voile islamique, véritable millefeuille judiciaire, opposant Mme Sabrina Trojet, jeune doctorante de 25 ans, à la présidence de l'université Paul-Sabatier de Toulouse, vient de connaître son épilogue. En effet, le greffe du tribunal administratif a débouté la jeune chercheuse, licenciée fin février pour faute professionnelle, parce qu'elle porte le voile. Ainsi, l'institution judiciaire a conclu au rejet de sa requête d'annulation déposée par Sabrina Trojet. Pour le tribunal administratif statuant sur cette affaire, il n'existe «aucun motif légitime pour suspendre la décision de l'université». Selon le Nouvel Observateur, le greffe du tribunal a jugé qu'«aucun des moyens invoqués» par l'universitaire «n'est de nature à faire naître un doute quant à la légitimité de la décision attaquée». L'avocat de la jeune doctorante, Me Cilles Devers, pense qu'«on rentre dans un intégrisme laïque quand on refuse de fixer une limite proportionnée». Me Devers estime que sa cliente «n'avait pas de mission de service public. L'Etat ne lui a pas confié une mission de service public, elle n'était pas en contact avec le public, elle avait simplement une bourse d'études pour préparer sa thèse». En juillet 2008, Sabrina Trojet avait accepté de troquer le voile islamique qui lui cachait le visage, pour un autre dit «sicilien» lui couvrant la chevelure. Pour Me Devers, le second voile ne renvoie pas à la tradition religieuse musulmane. A cet égard, Me Gilles Devers a indiqué qu'il allait présenter un recours devant le Conseil d'Etat. En revanche, la direction de l'université Paul-Sabatier de Toulouse se «félicitait» de la décision du tribunal. L'avocat de l'institution scientifique, Me Jacques Lévy, a affirmé que le tribunal «applique le principe de la laïcité, mis à mal par des tentatives répétées. La République française est laïque et les agents des services publics ont le devoir de neutralité». Pour indication, un arrêt du Conseil d'Etat datant de 1996 précise que «le seul port du foulard ne constitue pas un acte de pression ou de prosélytisme».