«L'Algérie est notre pays, Tamazight est notre langue et c'est un devoir d'écrire dans les trois langues qu'on utilise», a souligné l'auteur. Le premier novembre 1954, les Algériens ont su et compris la nature du combat qu'il faut mener pour arracher le pays à la France après 124 ans d'occupation. «La France qui est venue par la force doit sortir par la force», se sont unanimement entendus ceux qui ont décidé de recourir à l'action armée pour faire aboutir le rêve de l'indépendance de pays. Depuis, les combats qui ont opposé les moudjahidine aux forces de l'armée coloniale étaient féroces et rudes. Cependant, les livres retraçant cette épopée de l'histoire contemporaine de l'Algérie se font rares et nombreux sont les ouvrages qui ont été écrits par ceux-là mêmes que les Algériens ont combattus. Un vide que des témoignages de quelques acteurs de la Révolution ont tenté de combler par leurs écrits. Deg wul n umennu, adaptation en tamazight de l'ouvrage «Au coeur du combat» de l'ancien officier de l'Armée de libération nationale (ALN), Ould El Hocine Mohamed Cherif, est venu à point nommé contribuer à combler ce manque. «Il s'agit là d'un phénomène des plus heureux qui témoigne d'une libération de la parole de ces acteurs, libération qui s'est accélérée à partir de l'année 2004 coïncidant avec le 50e anniversaire du déclenchement du mouvement d'émancipation, le 1er novembre 1954», a écrit à ce propos Hadj Benalla dans la préface de cet ouvrage. L'auteur, M.Ould El Hocine, qui a présenté son livre jeudi au niveau de son entreprise spécialisée dans la fabrication des panneaux de signalisation à Chéraga, Alger, a indiqué que le livre en question sera disponible dans les étals des librairies dans une semaine. Il a par ailleurs ajouté que 5000 exemplaires de ce nouvel ouvrage en langue amazighe, qui sera édité par Casbah édition, adapté également en langue arabe, seront distribués dans les régions berbérophones du pays. «L'Algérie est notre pays, Tamazight est notre langue et c'est un devoir d'écrire dans les trois langues qu'on utilise», a-t-il affirmé, tout en regrettant le fait que la nouvelle génération ne soit pas imprégnée de l'histoire de l'Algérie, notamment durant la guerre de Libération nationale. Devant une assistance attentive, le fils de Marengo (Hadjout), originaire de la wilaya de Tizi Ouzou, a raconté quelques faits de l'époque où il était officier de l'ALN. Son livre est consacré, comme le souligne le sous-titre, aux récits authentiques des batailles du commando Si Zoubir et de la katiba El Hamdania de l'ALN en Wilaya IV. «Le livre est une contribution précieuse à l'écriture de l'histoire de la guerre de libération nationale en général en de l'Armée de libération nationale en particulier», a écrit encore Hadj Benalla dans la préface. Ainsi, Deg wul n umennu est un livre de 220 pages divisé en 15 chapitres et trois annexes, traduit par Hmed Nekkar et la maison d'édition Le Savoir. Dans son intervention devant les représentants de la presse, M.Ould El Hocine est revenu sur l'accrochage de Tadinart Krèreche (ex-camp des Chênes, Ruisseau des Singes) qui a eu lieu le 12 mars 1957 dans la wilaya de Médéa et où le commando Si Zoubir, de son vrai nom Tayeb Souleimane Mohamed Ben Mohamed, était mort. Cet accrochage qui est classé dans le chapitre 3 de l'ouvrage était parmi les batailles les plus atroces que l'officier de l'ALN a vécues. L'orateur est également revenu longuement sur l'embuscade que les maquisards, au nombre de plus de 400, ont tendu à l'armée française (57 camions accompagnés d'un avion mouchard) sous le commandement de Slimane Siâqa à Cherchell. D'autres batailles, comme entres autres l'embuscade de Hammam Righa de janvier 1957, le grand ratissage de Miliana le 28 mars 1957, l'accrochage de Sidi Driss de 1957, ont été racontées par l'auteur et relayées dans l'ouvrage de Mohand Cherif Ould El Hocine. Par ailleurs, le point de presse de Ould El Hocine a été émaillé de l'intervention et du témoignage de quelques amis de l'ancien officier de l'ALN. Son livre est illustré par plusieurs portraits de ses compagnons de guerre.