A la canicule d'hier succédera à partir de demain une baisse sensible des températures. «En avril ne te découvre pas d'un fil (...)», dit l'adage populaire. Mais comme on s'astreint de moins en moins au bon sens paysan, la grippe fait des siennes, notamment à la faveur des grandes fluctuations climatiques. Contacté par nos soins, un médecin exerçant au CHU Mustapha-Pacha s'est dit «effaré par le grand nombre de personnes grippées qui ont afflué à l'hôpital durant les mois de mars et avril pour des consultations médicales concernant des toux, des maux de tête et des fièvres», premiers symptômes de la grippe. Ce médecin a déclaré que le plus grand nombre des personnes atteintes a été signalé parmi les personnes âgées, les bébés et les sujets souffrant de maladies chroniques «notamment les allergies, l'asthme, les cardiopathies et les diabètes». Selon lui, cela est dû à la nature de la souche grippale qualifiée de «très virulente par rapport à celle de l'année dernière». En effet, le premier responsable de cette épidémie est un nouveau virus grippal détecté par les spécialistes et répertorié par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sous le nom de A-Brisbane 10/2007 ou le H3N2. Afin d'y faire face, les experts se sont vu obligés de mettre à jour un vaccin antigrippal contenant trois souches virales dont celle, plus dangereuse, découverte en Australie où elle a fait des ravages parmi la population. En Algérie, les 1.200.200 doses de vaccin antigrippal mobilisées pour la campagne 2008-2009 qui a débuté le 18 octobre 2008, se sont avérées insuffisantes. Cela est dû à plusieurs facteurs. On signale, en premier lieu, que les personnes prioritaires pour bénéficier de ce vaccin sont les malades chroniques. Or, ces malades représentent 5 millions de personnes sur l'ensemble de la populations algérienne, et dans ce cas le nombre de vaccins importés par l'Algérie était nettement insuffisant pour couvrir la demande. En second lieu, ne disposant pas de moyens de stockage suffisants, l'Algérie n'a pu importer une plus grande quantité de ce vaccin. Les perturbations climatiques enregistrées sur l'ensemble du pays durant les semaines précédentes sont, elles aussi, à incriminer. Passant brusquement des fortes pluies et de la vague de froid qui ont caractérisé la première quinzaine du mois en cours, à la chaleur «caniculaire» de cette semaine, les citoyens ne savent plus de quelle manière s'habiller. «La plupart des cas de grippe signalés ce mois sont la conséquence des changements imprévisibles du climat», a signalé un praticien de l'hôpital Issad-Hassani de Béni Messous, joint hier par téléphone. Le climat risque de faire encore des siennes et les gens devront se méfier, les jours à venir, de ses «sautes d'humeur». M.Ambar, directeur de la communication à l'Office national de la météorologie (ONM), a expliqué que les perturbations climatiques ont de beaux jours devant elles. Alors que la température était de 31° hier samedi à Alger et sur l'ensemble des régions du Centre, on assistera aujourd'hui et jusqu'à mercredi à un rafraîchissement sensible des températures. Ainsi, «on signale pour aujourd'hui 21° à Alger, 20° à Oran, 22° à Tizi Ouzou, 26° à Constantine et 32° à Béchar», a annoncé M.Ambar qui a expliqué qu'un retour aux averses est à prévoir sur certaines régions du pays. Les régions de l'Ouest connaîtront, à partir de cet après-midi «des pluies orageuses assez marquées notamment vers l'intérieur du pays». De leur côté, les régions du Centre et de l'Est subiront un ciel voilé et un développement d'importantes cellules orageuses. Pour les journées de lundi et mardi, le responsable a fait allusion à des alternances de températures et de passages nuageux. Par contre, le mercredi connaîtra une prédominance du soleil et des températures basses qui seront de 16° à 22° sur les régions du littoral, et de 8° à 14° sur les régions de l'intérieur, notamment Sétif, Djelfa, El Bayadh et Tiaret. Enfin, les citoyens doivent adopter certains comportements pour éviter de transmettre la grippe à leur entourage, à savoir: éviter les lieux publics et les lieux fermés, éviter de serrer les mains et d'embrasser, utiliser des mouchoirs jetables et les jeter immédiatement après utilisation et éviter de partager les effets des personnes atteintes. Ces comportements relèvent, en outre, du civisme et de la bonne conduite.